Le torchon brûle plus que jamais entre les patrons du FLN, Amar Saâdani, et du PT, Louisa Hanoune, et la guerre qu'ils se livrent prend des proportions encore plus graves. Hanoune s'est fondue d'une violente charge contre le vice-président de l'APN, Bahaeddine Tliba, qualifié de «monstruosité», précisant qu'en répondant à Tliba, elle vise son parrain, Amar Saâdani. Lors d'un entretien télévisé, Tliba s'était attaqué à la secrétaire générale du PT, en affirmant qu'elle avait des investissements et des biens à Annaba, réduisant son parti à une simple «propriété familiale». Des accusations qui ont poussé la famille de Louisa Hanoune à saisir le procureur de la République à Annaba pour lui demander d'enquêter sur les biens de la famille à Annaba, Jijel et Alger. Mais pas seulement. Dans une interview accordée au journal électronique TSA, Louisa Hanoune s'est lâchée contre le député Bahaeddine Tliba qu'elle désigne sous des vocables peu flatteurs. Elle avertit : «Quand je parle de la monstruosité Tliba, je réponds à ses deux parrains dont le secrétaire général du FLN». «Dès que le nom de ce grossier personnage est associé au mien, je me sens souillée et salie. Cette monstruosité incarne la pollution politique dans ce pays et la décomposition terrible qui frappe les institutions envahies par l'argent sale et les prédateurs. C'est quelqu'un qui a acheté sa place à l'APN», a répliqué Hanoune. «Le jour des élections (législatives du 10 mai 2012) qui étaient un hold-up en faveur du FLN, vers 23h, à la fin du dépouillement, il n'avait pas été élu malgré les milliards dépensés pendant la campagne électorale. Par un «miracle» qui s'est produit vers 4h du matin, il est devenu élu», a-t-elle dénoncé. Pire encore, la SG du PT accuse sa cible d'avoir «constitué un réseau maffieux», ajoutant que ceux qui tirent les ficelles sont identifiés, mais refusant de les citer. «Cette personne fait partie de ceux qui ont vandalisé et pillé la ville de Annaba et qui étaient indirectement responsables de la mort de l'ancien wali, Sendid», a-t-elle encore accusé. Louisa Hanoune ne s'arrête pas là. Dans son réquisitoire, elle a estimé que Tliba doit expliquer d'où vient sa fortune et comment est-il devenu archi-milliardaire. «Avant l'arrivée de Sendid (l'ancien wali), il donnait des coups de pied dans les portes pour rentrer dans les bureaux de la wilaya. Il n'a de respect pour aucune institution et il le clamait partout. Si j'avais une quelconque propriété à Annaba, vous pensez que j'accepterai d'être la voisine de ce monstre ? Jamais ! J'aurais peur d'être salie et contaminée par toutes les maladies des prédateurs», a-t-elle fulminé. Louisa Hanoune a aussi démenti toutes les accusations portées à son égard par le vice-président de l'APN, relatives à ses investissements et ceux des membres de sa famille. La patronne du PT a riposté également aux accusations de Saâdani et Tliba selon lesquelles elle roule pour le général de corps d'armée, Toufik. Rappelant son passé de militante, elle fait certaines précisions sous forme d'interrogations. «Comment le général Toufik aurait pu être mon parrain quand je combattais dans la clandestinité contre le système du parti unique ? Comment le général Toufik aurait pu parrainer quelqu'un (pour participer à la conférence de Rome) qui était pour la paix et la réconciliation nationale au moment où il était considéré, à tort ou à raison, comme un éradicateur ? Et puis, a-t-il envoyé aussi Aït Ahmed et feu Abdelhamid Mehri ? Le conflit entre Hanoune et Tliba qui, faut-il le rappeler, jouissent tous les deux de l'immunité parlementaire, promet de nouvelles révélations. Mais il faut surtout dire qu'avec ces échanges violents où l'insulte la dispute au dénigrement, le débat politique atteint son plus bas niveau.