Quotidiennement, le ministère tunisien de l'Intérieur fait état d'une activité régulière de ses services de sécurité à travers tout le pays, signe d'une présence accrue des groupes terroristes et de cellules dormantes qui n'attendent que le moment venu pour semer la terreur. Il ne se passe pas un jour sans qu'on découvre des informations faisant état de terroristes abattus ou arrêtés, et de démantèlement de groupes de soutien à ces criminels, qui ont infesté tout le territoire. La dernière en date est celle relative au démantèlement d'une cellule composée de trois éléments, soupçonnés de soutenir les groupes terroristes retranchés sur les hauteurs de Kasserine. C'est un communiqué du ministère tunisien de l'Intérieur, qui a indiqué que cette cellule a été "découverte par l'Unité de recherche dans les crimes terroristes, en collaboration avec le service de prévention du terrorisme à Kasserine". La même source a précisé que "lors de l'interrogatoire, les trois suspects avaient avoué qu'ils comptaient s'attaquer, dans les jours à venir, à des cibles sécuritaires et militaires dans la région". Conscients de la difficulté de la tâche, notamment au cas où la Libye voisine parviendrait à mettre en place un gouvernement d'union nationale, lequel ouvrirait la voie à une intervention étrangère contre l'organisation autoproclamée Etat islamique (Daech) dans ce pays. On rappellera que des pays occidentaux dont la France, l'Italie, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, ont clairement affiché leur intention de bombarder les positions de ce groupe terroriste, et qu'ils n'attendaient que le feu vert du futur gouvernement libyen pour passer à l'action. Et dans ce cas de figure, Tunis s'attend à un retour massif de ses "djihadistes", qui ont rallié ce groupe terroriste au nombre de plusieurs centaines. C'est un danger potentiel, que les autorités tunisiennes veulent circonscrire dès maintenant d'autant plus qu'elles ont eu affaire au même problème avec le retour d'environ 600 enrôlés dans les rangs des groupes terroristes en Syrie. Selon les chiffres fournis par l'agence de presse tunisienne Tunis Afrique Presse, ils seraient quelque 1 600 Tunisiens à se trouver actuellement en Syrie, alors que 800 ont été tués dans les combats aux côtés des terroristes d'autres nationalités. D'ailleurs, le chargé des relations avec les médias au ministère tunisien de l'Intérieur a assuré en marge d'une rencontre vendredi dernier à Tunis, que "le département coordonne avec l'appareil judiciaire au sujet des Tunisiens qui sont retournés des foyers de tension et ceux impliqués dans des actes terroristes". Il existe un suivi rigoureux de ce dossier, comme l'a confirmé ce responsable en déclarant qu'en ce qui concerne les éléments relaxés par la justice, "le ministère de l'Intérieur a décidé des mesures administratives à leur encontre portant sur leur contrôle et leur placement en résidence surveillée". M. T.