Les autorités tunisiennes ont procédé à l'arrestation de plusieurs dizaines de personnes, soupçonnées d'appartenir à des cellules dormantes ou des réseaux de soutien au terrorisme. La Tunisie a évité le pire des scénarios terroristes entre fin octobre et début novembre. C'est ce qu'a affirmé hier à l'agence Reuters le secrétaire d'Etat chargé des Affaires sécuritaires, Rafik Chelly. Des attentats simultanés, visant des lieux publics et touristiques, ainsi que des personnalités politiques et sécuritaires ont été déjoués, au lendemain du démantèlement d'une cellule terroriste de 17 personnes, a expliqué le ministre de l'Intérieur. Les terroristes voulaient cibler, pour la deuxième fois, la ville balnéaire de Sousse qui a vécu l'horreur fin juillet dernier après qu'un terroriste a tué 38 touristes étrangers, en majorité de nationalité britannique. Selon Rafik Chelly, les membres de la cellule terroriste démantelée, ainsi que leurs acolytes, ont subi des entraînements dans les camps libyens et syriens. Le groupe était sur le point de passer à l'action. Il attendait seulement l'ordre qui allait lui venir de l'extérieur, a précisé Rafik Chelly, ajoutant que les services de sécurité tunisiens ont agi rapidement, évitant à ce pays voisin une nouvelle tragédie qui aurait achevé tous espoir d'un retour à la stabilité en Tunisie. Lundi, l'armée tunisienne a mené une vaste opération de ratissage dans le mont Mligha, dans le gouvernorat de Kasserine, à la frontière algérienne. L'opération, ponctuée de quelques accrochages avec des terroristes qui ont réussi à prendre la fuite, se poursuit toujours. Les services de sécurité tunisiens mènent aussi des raids quotidiens à travers tout le pays, ce qui leur a permis de procéder à l'arrestation de 51 personnes, soupçonnées de terrorisme, durant la semaine dernière. Lundi, le ministère de l'Intérieur a annoncé l'arrestation d'un groupe de sept femmes, accusées de faire la propagande au profit de l'organisation terroriste autoproclamée Etat islamique (Ei/Daech). Les autorités "ont pu arrêter sept éléments féminins dont l'enquête a prouvé qu'elles formaient une grande partie de l'aile médiatique de la branche de ce qui est appelé l'Etat islamique-Daech en Tunisie, Jund al-Khilafa", a indiqué le ministère dans un communiqué, repris par l'agence officielle TAP. Jund al-Khilafa (Les soldats du califat, en arabe) "est supervisé par le terroriste en fuite Seifeddine Jemmali, surnommé Abou Qaâqaâ", a ajouté le ministère, précisant que l'arrestation des sept femmes s'inscrivait dans le cadre d'une campagne pour identifier "les éléments takfiris sur les réseaux sociaux et déjouer leurs projets terroristes". Ces femmes ont "reconnu être actives au sein de l'aile médiatique de l'organisation terroriste Jund al-Khilafa et avoir été recommandées auprès du terroriste Abou Qaâqaâ par l'une de leur" entourage, a souligné le communiqué officiel. Elles ont avoué "avoir incité au terrorisme à travers leurs pages (sur Internet) et avoir exprimé leur joie après les attentats terroristes qui se sont produits dans notre pays", a ajouté le texte en question. L. M. / Agences