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Huit mois de prison contre six émeutiers
Procès des manifestants de Birine
Publié dans Liberté le 26 - 01 - 2005

Le tribunal de Aïn Oussera a condamné, hier, six manifestants de Birine à huit mois de prison ferme et 5 000 dinars d'amende pour “atteinte à la tranquillité publique”, “attroupement” et “rébellion”, alors que deux autres personnes ont été relaxées.
Le procès des émeutiers de Birine a duré plusieurs heures, le verdict a été prononcé vers 14h 30 en présence de dizaines de personnes dont une grande partie n'a pas été autorisée à accéder au tribunal.
Plusieurs éléments de la police judiciaire filtraient l'entrée de la salle d'audience et l'ambiance était très tendue au tribunal de Aïn Oussera.
Incarcérés à la prison de Djelfa depuis le 18 janvier dernier, les émeutiers interpellés, au nombre de 33, sont en majorité des jeunes dont l'âge varie entre 13 ans et 28 ans ; 5 d'entre eux sont poursuivis devant le juge des mineurs près le tribunal de Aïn Oussera, alors que 17 autres comparaîtront dans les prochains jours devant le tribunal criminel de Djelfa avec 3 autres mineurs en liberté provisoire. Les parents et les amis des accusés venus de Birine, à 35 km à l'est de Aïn Oussera, étaient dans la tourmente bien avant le début du procès. Les familles des détenus criaient à l'injustice ; c'est le cas de Cheikh, dont le fils Messaoud, 19 ans, coiffeur, a été interpellé au moment où il baissait le rideau de sa boutique. “Mon fils est innocent”, s'écrie-t-il, avant d'ajouter : “Ceux qui ont incendié et saccagé les édifices publics n'ont pas été arrêtés !”
Le père de Toufik, 18 ans, étudiant à l'Université de Blida, ne décolère pas lui aussi. “Mon fils venait juste d'arriver pour passer l'Aïd, il est cardiaque. Il était devant la poste quand on l'a arrêté sans raison aucune. C'est de la hogra.” Pour le père de Toufik, ce qui s'est passé à Birine est “la goutte d'eau qui a fait déborder le vase”.
Belhadj, 53 ans, fonctionnaire dans un établissement scolaire, a fait remarquer qu'“au moment où tout brûlait, aucune personne n'a été arrêtée, et les arrestations n'ont commencé que dans l'après-midi à la hâte. Le wali a été très mal informé”. Selon lui, “la preuve, il est arrivé à Birine que vers 14h, après que tout a été incendié et saccagé !”En somme, tout le monde était unanime hier devant le tribunal à crier l'innocence d'un fils, d'un cousin, d'un ami interpellé.
10h 30, le procès s'ouvre ; l'assistance écoutait attentivement la voix du président d'audience. Mourad, Ameur, Messaoud, Brahim... ont tous nié le contenu des PV de la police. “Nous n'avons jamais dit ça !” a déclaré chacun d'eux au président de l'audience. “Je n'ai pas signé de PV et je n'ai pas dit ça !” dira Ameur, 19 ans, très sûr de lui avant d'ajouter : “Nous avons été arrêtés après la fin des émeutes.”
Le procureur de la République prendra la défense du maire et du chef de daïra dans un long réquisitoire contre les manifestants incarcérés. “Le maire et le chef de daïra reçoivent quotidiennement les citoyens ! Il n'y a aucune raison qui justifie vos agissements”, ajoutera-t-il. “Vos informations concernant le PV sont inexplicables.” Le procureur de la République confirme les accusations contre les inculpés ; il requiert 5 ans de prison ferme et 2 000 DA d'amende contre eux. Le silence plane, les familles des accusés sont abattues.
Les cinq avocats venus plaider pour ces jeunes entament leur plaidoirie. Me Bounadja Salah invitera le président de l'audience tout comme le procureur à voir de près ce qui s'est réellement passé à Birine. “Les émeutes de Birine ont une relation directe avec l'accord conclu entre les archs et le Chef du gouvernement”, dira l'avocat. “Ce n'est pas une coïncidence, la télévision a bien annoncé l'annulation de toutes les redevances des citoyens de la Kabylie, non ?” s'interroge l'avocat, avant d'ajouter : “Qu'est-ce qu'on peut attendre comme réaction d'une autre partie de la population ?” “Le message est clair : il faut brûler et saccager pour que le pouvoir écoute ! Les Kabyles sont des gens libres, j'aurais souhaité que tous les Algériens soient Kabyles !” dira l'avocat qui, tout comme ses collègues, s'est interrogé : “Pourquoi les éléments de la sûreté n'ont procédé à l'arrestation que de 33 personnes alors qu'ils ont estimé le nombre des manifestants à 5 000 ?” Les plaidoiries ont failli se transformer en une confrontation entre l'un des avocats et le procureur de la République qui n'a pas du tout apprécié d'être traité comme “un représentant du pouvoir exécutif”. Les condamnations sont prononcées : “Nous allons faire appel”, nous diront les avocats pessimistes.
L. G.


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