En inaugurant mercredi dernier son siège social situé au quartier d'affaires de Bab Ezzouar, un nouvel immeuble ultramoderne d'un coût de 57,8 millions d'euros, BNP Paribas El-Djazaïr, filiale à 100% du groupe bancaire français BNP Paribas, vient de lancer un signal fort à la communauté bancaire et aux autorités du pays : elle marque son engagement à développer dans la durée ses activités en Algérie. En un mot, elle affiche sa volonté de contribuer à court, moyen et long termes au financement de l'économie nationale. Signe de cette détermination, Pascal Fèvre, le DG de BNP Paribas, a indiqué que ce siège est la propriété de la banque. Conçu dans le strict respect des normes environnementales internationales, il est le premier bâtiment en Afrique à être certifié HQE, c'est-à-dire selon les normes de haute qualité environnementale. Moment fort de cette inauguration, la présence à la cérémonie de Jean Lemierre, le président du groupe bancaire français, parmi les premières banques en Europe. "L'évolution de BNP Paribas El-Djazaïr est rare. Il fallait tout créer", a-t-il affirmé. D'un bureau de représentation en 2000, la création de la filiale en 2002 à sa transformation progressive en grande banque, elle s'affirme aujourd'hui, après quinze ans d'activité, comme l'une des premières banques de détail de statut privé en Algérie et parmi les plus importantes banques privées du pays. Son réseau est constitué aujourd'hui de 73 agences. Un niveau comparable à celui de grandes banques publiques en Algérie. Elle compte 1 400 collaborateurs et 200 000 clients dont 4 000 entreprises. L'ambassadeur de France à Alger, Bernard Emié, présent à la cérémonie, a résumé ainsi la portée de l'événement : "À l'instar des 500 entreprises françaises présentes en Algérie, la BNP est prête à accompagner le développement économique de l'Algérie." Au cours d'un point de presse organisé à l'occasion de la cérémonie, le patron du groupe a souligné que BNP Paribas El-Djazaïr met le cap sur le financement des investissements, conformément aux orientations de la Banque d'Algérie. Son activité de financement du commerce extérieur tend de plus en plus à se réduire. Il a ajouté qu'il s'est entretenu le même jour avec le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhelfa, et le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci. En contexte de baisse des revenus financiers de l'Algérie, BNP Paribas a affiché, au cours de ces entretiens, sa disponibilité à proposer des alternatives au financement par le Trésor des dépenses publiques : project financing, autres formules de financement des infrastructures, opérations boursières, a laissé entendre le P-DG du groupe bancaire. Par ailleurs, le DG de BNP Paribas El-Djazaïr a indiqué que la filiale a financé au sein de pools bancaires le projet de cimenterie de Biskra (de Lafarge et d'un privé algérien), les investissements de l'opérateur de téléphonie mobile Ooredoo et le refinancement de l'opération de cession de Djezzy pour le compte du FNI. BNP Paribas El-Djazaïr table pour assurer sa croissance, outre sur les crédits d'investissement, notamment sur le crédit à la consommation, au développement de la monétique et à son implication dans le développement du marché financier. "Nous sommes prêts à lancer le crédit à la consommation une fois les textes d'application promulgués", a-t-il ajouté. En tant qu'IOB, elle a déjà participé à l'introduction en Bourse des NCA, de MLA (société de leasing) et plus récemment de l'entreprise privée de production pharmaceutique Biopharm. "Nous travaillons avec cinq sociétés privées locales en vue de leur introduction prochaine en Bourse", a indiqué le DG. Le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhelfa, présent à la cérémonie, a, au cours de son allocution, invité la banque à développer le capital-risque dont l'évolution reste très modeste en Algérie. À noter qu'en 2014, sur des engagements globaux d'une valeur de 260 milliards de dinars, les crédits à moyen et long termes accordés par BNP Paribas El-Djazaïr s'élèvent à 44 milliards de dinars, soit une croissance de plus de 11% par rapport à l'exercice précédent. Les dépôts représentent, eux, 206 milliards de dinars (+ 9%). Elle a réalisé en 2014 un résultat net de 4,3 milliards de dinars dont une partie significative a été affectée au renforcement des fonds propres de la banque. Son ambition est de devenir une banque de référence en Algérie. K. Remouche