À défaut d'être une wilaya, Aïn Beïda, qui mériterait plus d'attention de la part des pouvoirs publics, demeure toujours une des plus anciennes villes. La ville de Aïn Beïda, 200 000 âmes, à l'instar des grandes villes du pays, est frappée par le chômage de plein fouet. “Deux des trois usines construites dans les années 1970 sont fermées”, dira Remâche Abdeslem, président de l'APC, au président de la République lors de sa visite dans la wilaya d'Oum El-Bouaghi, en 2004. Plus de 2 000 diplômés universitaires n'ont toujours pas de travail et se sont constitués en association. Les trottoirs de certaines rues, comme celle de Khenchela (route Saïmin) ou souk Staïfia, sont squattés par les vendeurs du marché informel. L'APC a pris en charge ce phénomène dans le but de leur permettre d'activer légalement, en aménageant des hangars pour les accueillir. Les vols et agressions ont beaucoup diminué, mais on parle de constructions illicites, de nuit, à Bouakouz et à El-Karia. Récemment, l'APC a procédé, dans le cadre de la loi 05/2004, à la démolition d'une construction de 600 m2 sur la voie du contournement, zone A. Selon le P/APC : “L'opération en touchera d'autres selon le programme en cours.” Aïn Beïda a besoin de 150 milliards pour l'aménagement urbain, les priorités demeurent Aurès-I, Aurès-II et l'extension El-Hana et la voirie à la cité Essalem. Une enveloppe de 900 millions a été allouée aux avaloirs pour protéger la ville des crues, lesquelles descendent jusqu'à la cité Murienne. La protection se fera par tranches dont la première au cours de 2005. En matière de logement, 400 de type social sont en voie d'achèvement, en plus des 100 du programme complémentaire et des centaines d'autres selon les programmes LSP. Pour 2005, la commune a bénéficié de 330 logements sociaux. S'agissant de l'opération relogement du bidonville de la carrière Dominique, après l'attribution de 200 logements, 300 autres le seront incessamment auxquels il faudra ajouter 200 ruraux. Après la réalisation d'une habitation type, laquelle n'a pas eu toutes les approbations et adhésions exigées. Pour M. Remache, “le grand problème à Aïn Beïda demeure celui du foncier. Les terrains épuisés, l'APC avec la commune de F'kirina vont faire l'extension d'un PDAU qui est actuellement au niveau du bureau d'études Sato et sera soumis à l'APW. Les années passées, le foncier a été mal géré. On a donné des terrains, par exemple, quatre hectares, à un projet n'en nécessitant que deux. Nous essayons aussi de régulariser la situation avec les héritiers pour faciliter la publication des terrains. Quant au problème lié à la double attribution par l'agence foncière, c'est au conseil d'administration de cette dernière de le résoudre. Dorénavant, nous n'accepterons plus de lotissement sans viabilisation, les prix seront ainsi revus à la baisse, car les lots de terrain deuxième main se vendent 200 millions actuellement”. À propos des logements menaçant ruine, au centre-ville, à l'exemple des quatre appartements du bâtiment Doughri, près de la salle des fêtes, il dira : “C'est le cas de beaucoup de logements de l'ancienne ville qui exige énormément d'argent. Nous invitons ces quatre familles à se rapprocher de nos services munis de leurs documents. D'une part, nous constituerons une commission technique d'expertise, et d'autre part, s'ils ont des demandes de logement nous pourrons les aider.” S'agissant d'agriculture, l'année, comme on dit, est juste moyenne, les programmes de soutien, après 2004, sont passés à près de 50%. Les fellahs sont contraints par la Crma de rembourser leurs dettes. C'est dire ce qu'ils endurent. Le recours à un échéancier les soulagerait quelque peu. Cela étant, l'Aep se fait en grande partie à partir du barrage de Aïn Delia, dans la wilaya de Souk Ahras. Cependant, le débit, bien qu'augmenté, reste encore insuffisant. Par ailleurs, les centaines de voyageurs, dont la plupart se rend à Oum El-Bouaghi, éprouvent d'énormes difficultés en matière de transport, surtout le matin. Nous avons vu certains d'entre eux courir derrière les fourgons, en vain. Le président de l'APC a demandé au directeur des transports de la wilaya d'orienter les investisseurs potentiels vers Aïn Beïda. Satisfaits de l'ouverture d'un institut de mécanique et du lancement du projet de réalisation d'une cité universitaire de 1 000 lits, les habitants considèrent que c'est un grand pas vers la création d'un deuxième pôle universitaire pour Oum El-Bouaghi. Aïn Beïda demeure, malgré tout, l'une des villes les plus attrayantes. B. Nacer