Considérée comme l'une des plus anciennes villes d'Algérie, Aïn Beïda, à cause de l'exode rural, croupit sous le poids des bidonvilles et d'une forte pression sur les équipements publics. Ainsi, 17 000 dossiers de logement attendent d'être étudiés pour l'attribution de 650 logements en cours de réalisation, route de Meskiana, près du nouvel abattoir. L'éradication de l'ex-bidonville “Carrière Dominique” par les pouvoirs publics a été un grand soulagement pour la population. Restent, cependant, ceux de la cité Falliti avec plus de 200 familles, la SNLB (12), et du campus Sonitex (45) qui attendent leur tour. En plus de la promiscuité, le risque d'amiante est une réalité. À cela, il faudrait ajouter les habitations précaires à l'ex-cité Murienne, Ahmed-Ben-Moussa, secteur 7, ZaouIa et la cité, soit un besoin de l'ordre de 12 000 logements. Dès les premières heures de la journée, malgré les trois antennes situées à Bir Ounes, la cité et le secteur 7, les guichets de l'état civil sont pris d'assaut par la population en quête d'une quelconque pièce administrative – plus de 2 000 sont établies quotidiennement. Le siège de l'APC d'une architecture des pays de l'est, construit dans les années 1970, est trop exigu pour une ville aussi importante. Le président de l'APC exprime le souhait d'un découpage de la ville en deux arrondissements communaux pour une meilleure gestion à l'exemple des grandes villes du pays. Une enveloppe financière conséquente a été consacrée pour l'étude concernant la réouverture des ex-Galeries algériennes pour abriter les services techniques de l'APC et ceux de l'état civil. À travers les quartiers de la ville, des routes, nouvellement bitumées, et des travaux d'aménagement, récemment effectués, sont visibles, avec raccordement au gaz, assainissement refait et réseaux d'AEP renouvelés à 90%. L'APC de Aïn Beïda est confrontée à des contraintes budgétaires, ses ressources essentielles proviennent du marché de voitures de Bir Ounès, du marché à bestiaux et de l'abattoir communal. Pour l'année 2009, les pouvoirs publics lui ont octroyé, dans le cadre des PCD, une enveloppe de 10 milliards 750 millions de centimes. La capitale des Haraktas, avec ses 30 mosquées et ses 21 écoles coraniques, compte en matière d'infrastructures scolaires 6 lycées, 14 CEM et 35 écoles primaires où on, trouve une surcharge dans les classes, “une catastrophe”, selon le P/APC Aïn Beïda qui bénéficie de 12000 postes du filet social, un quota jugé d'ailleurs très insuffisant par le maire, compte 2 400 chômeurs diplômés universitaires dont 190 sur les 450 proposés ont décroché leur CID. Plusieurs rues au centre-ville sont squattées par les commerçants de l'informel, un problème qui ronge la cité depuis plusieurs années déjà. Le maire avance à ce propos deux solutions : le montage de 200 box en charpente métallique et la réouverture, en location, de l'ancien marché couvert du centre-ville. Sur les deux initiés par le ministère de l'Agriculture au niveau de la wilaya, un marché de proximité sera implanté dans la cité 750-Logements. Une première tranche de 2 000 logements a été lancée, accompagnée de la réalisation du contournement de la RN80 menant vers Khenchela. En matière d'habitat rural, l'APC s'est désistée d'un surplus de 20 unités sur un quota de 72 au profit de citoyens de la commune limitrophe, F'kirina. Outre les infrastructures existantes, il y a lieu de signaler les projets du théâtre régional, du musée, de la piscine semi-olympique, de la gare, du pôle universitaire, d'un pavillon des urgences à l'hôpital Zerdani, d'un centre d'hémodialyse, d'une école paramédicale régionale, d'une annexe de l'Institut Pasteur, d'un centre médico-sportif de proximité et de plusieurs pôles d'attraction à travers la ville, lesquels redonneront certainement à Aïn Beïda sa vivacité socioéconomique et son charme. B. Nacer