Aïn Beïda accuse en matière de développement un énorme retard. Après les opérations d'exode de la décennie noire, le nombre d'habitants a atteint les 200 000, ce qui a entraîné une forte pression sociale. La satisfaction des besoins n'a pas suivi et le cumul des retards a fait que l'action, en matière de développement, demeure insuffisante. Des problèmes d'aménagement, d'habitat, d'AEP, de transport, de chômage et de squattage des rues par le marché informel caractérisent la capitale des Haraktas. Ainsi, sur les 500 logements prévus dans le programme de recasement des habitants du bidonville de la carrière Dominique, 300 sont réceptionnés, restent seulement les VRD. Une commission constituée d'habitants de ce quartier, en collaboration avec l'APC et la daïra, s'occupe du recensement et de l'établissement des listes des bénéficiaires du logement social (avec cautionnement et loyer). Quant au logement rural, 200 unités, en cours de réalisation, seront prêtes dans deux mois. D'autre part, 800 logements sociaux seront réceptionnés au niveau de la ville et attribués avant la fin de l'année en cours. En effet, la commission d'enquête a entamé son travail d'étude, le 27 octobre, pour les 5 000 dossiers retenus. Cela dit, l'AEP connaît des perturbations touchant essentiellement la périphérie de la ville et les points noirs comme les logements EPLF, route de Constantine, des réseaux secondaires à l'intérieur du centre et la cité Essoumam. Il est à noter que Aïn Beïda est alimentée en eau potable à partir du barrage de Aïn Delia dans la wilaya de Souk Ahras à raison de 3 000 m2 par jour. Ce qui, de l'avis des responsables de l'APC, ne représente que 45% de la consommation, raison pour laquelle certains quartiers restent une semaine et plus sans eau malgré le renouvellement d'une partie du réseau. Selon le P/ APC, “une seule solution, la rénovation de tous les anciens réseaux de l'ancienne ville.” Par ailleurs, sur 29 lotissements regroupant près de 40 000 habitants, 10 sont toujours sans gaz (Aurès 1, Aurès 2, Aurès complément, El Boustane, Grand Aurès, El Ahram, El Badr, RHP 600 El Beïda Esseghira, RHP Tadhamoun et Aïn Oum El Djemil, sites I et II. À part El Boustane, tous ces lotissements sont aussi sans éclairage public. Par ailleurs, et compte tenu du chômage qui sévit dans la région, la contribution du citoyen pour le raccordement au gaz naturel est devenue impossible. S'agissant des rues squattées et du commerce informel, le président de l'APC précisera : “Les 500 personnes recensées bénéficieront de stands après les opérations d'AEP, d'assainissement et de revêtement de Souk El Harktas (ex-Rahba).” Aïn Beïda verra aussi la réalisation de grands projets inscrits comme la station d'épuration de 150 milliards à Self El Beïda, le centre d'enfouissement technique des déchets (Aïn Beïda-F'kirina) et enfin la protection de la ville des crues, dont une première tranche, avec une enveloppe de 14 milliards de centimes. B. Nacer