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Révision de la Constitution : comme une lettre à la poste Le conseil des ministres approuve le projet, Bouteflika saisit le conseil constitutionnel et suggère une adoption par voie parlementaire
Le Conseil des ministres réuni hier, à Alger, sous la présidence d'Abdelaziz Bouteflika, a adopté le projet de loi portant révision de la Constitution passant outre les réserves de la classe politique. Le Président a saisi le Conseil constitutionnel pour rendre son avis motivé, suggérant ouvertement une adoption du texte par voie parlementaire. À peine quelques jours après la présentation du projet de loi de révision de la Constitution par le chef de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, le Conseil des ministres s'est réuni hier, à Alger, sous la présidence d'Abdelaziz Bouteflika pour examiner et adopter la mouture finale. Dans un communiqué de la présidence de la République répercuté en début de soirée par l'agence de presse officielle, il en ressort qu'aucune modification n'a été apportée dans le texte, malgré les réserves et les critiques des partis politiques, y compris le FLN d'Amar Saâdani. Bien au contraire, le communiqué énumère longuement les avancées et les progrès contenus de ce projet de loi. Il s'agit, entre autres, des "droits nouveaux proposés pour l'opposition parlementaire, y compris celui de saisir le Conseil constitutionnel sur des textes de loi. En outre, le contrôle du Parlement sur le gouvernement se voit renforcé". Aussi, il est souligné que "des garanties nouvelles sont proposées pour renforcer la transparence et la probité du système électoral, y compris avec la mise en place d'une haute instance indépendante de surveillance des élections". Les rédacteurs du communiqué ont également insisté sur le fait que "la révision constitutionnelle proposée renforcera également les fondements de l'Etat de droit, notamment à travers l'enrichissement des droits individuels et l'instauration de nouveaux droits au bénéfice des justiciables". Abdelaziz Bouteflika, qui a présidé le Conseil, a, comme de coutume, saisi l'occasion pour s'adresser à la nation par voie épistolaire. Il est ainsi indiqué dans le communiqué en question que, intervenant après l'approbation de l'avant-projet de loi relative à la révision constitutionnelle, le président de la République a déclaré : "La révision constitutionnelle dont nous venons d'approuver le projet constitue le couronnement d'un vaste chantier de réformes politiques que j'ai lancé il y a quelques années déjà, et auquel j'ai tenu à associer toutes les bonnes volontés nationales, politiques et associatives..." Abdelaziz Bouteflika ajoute que "l'ambition que véhicule cette proposition de révision constitutionnelle est de doter le pays de normes rénovées et enrichies à même de codifier les progrès que notre pays aura à concrétiser dans les domaines politiques, économiques et de la gouvernance pour faire face aux défis de ce siècle". Enfin, le Président ne s'est pas empêché de peser de tout son poids dans l'avis qu'est censé donner le Conseil constitutionnel, en précisant qu'"une fois ce projet adopté, comme je l'espère, par le Parlement souverain, un grand chantier s'ouvrira pour sa mise en œuvre par tous". Et comme pour mieux illustrer le fait que la saisine du Conseil constitutionnel n'est qu'une simple formalité, Abdelaziz Bouteflika a conclu : "Dans ce cadre, le gouvernement aura à s'atteler avec diligence et avec le concours du Parlement à préparer et faire adopter les lois qui découleront de cette révision constitutionnelle, et à réunir également les conditions requises pour la mise en place des instances nouvelles créées." Mehdi Mehenni