Les socialistes français ont demandé au Premier ministre Dominique de Villepin de “proposer l'abrogation” de la loi française du 23 février perçue à Alger comme un “éloge” de la colonisation et qui a suscité une crispation des relations entre les deux pays. Les présidents des groupes PS à l'Assemblée et au Sénat, Jean-Marc Ayrault et Pierre Bel ont écrit une lettre au Premier ministre pour formuler leur demande. Ils estiment que “la tentative d'écrire une histoire officielle de la colonisation et de la propager par l'enseignement scolaire est choquante et inacceptable”. L'article 4 de la loi du 23 février 2005 en faveur des rapatriés exprime la “reconnaissance” de la France pour leur “œuvre”, prévoit que les programmes scolaires reconnaissent “en particulier le rôle positif de la présence française” en Afrique du Nord et “accordent à l'histoire et aux sacrifices des combattants de l'armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit”. Les socialistes, qui avaient voté contre l'ensemble de ce texte, n'avaient néanmoins pas critiqué en séance cette disposition sur les programmes scolaires, à l'Assemblée le 11 juin 2004, ou au Sénat le 16 décembre 2004, pas plus qu'à l'Assemblée en deuxième lecture le 10 février 2005 où les députés avaient adopté dans les mêmes termes qu'au Sénat le texte, voté en conséquence définitivement. Au Sénat, le 16 décembre, Gisèle Printz (PS) avait alors estimé en séance que cette disposition “méritait approbation”. Elle n'avait d'ailleurs donné lieu ensuite à aucun débat au Sénat lors de l'examen des articles. La loi a été initiée par des députés UMP dont l'actuel ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy. Y. K.