L'ONG Human Rights Watch (HRW) a denoncé hier la répression violente d'une grève d'enseignants stagiaires au Maroc qui a fait des dizaines de blessés dans les rangs des manifestants pacifiques. Dans un communiqué transmis à l'APS, HRW, a indiqué que la police marocaine a réprimé violemment le 7 janvier dernier des enseignants stagiaires qui ont manifesté pacifiquement dans six villes du Maroc contre deux décrets gouvernementaux réduisant leurs bourses et la sécurité de leurs emplois. Human Rights Watch qui a recueilli les témoignages de quelques manifestants sur ces incidents, a indiqué que plusieurs enseignants ont été grièvement blessés sous les coups des policiers qui ont utilisé des matraques en bois et en caoutchouc et recouru aux jets de pierres pour disperser les enseignants. "Quelques manifestants avaient des blessures graves à la tête ayant nécessité des soins médicaux d'urgence", a relevé HRW qui dit avoir examiné des vidéos et des photos ainsi que les dossiers médicaux des enseignants participant à la manifestation dans la ville d'Inezgane où la charge de la police fut très violente. Selon Human Rights Watch, ces vidéos corroboraient les témoignages des manifestants, en montrant des passages à tabac de plusieurs d'entre eux par les forces marocaines de sécurité, qui n'ont pas hésité, par ailleurs, à donner ordre aux hôpitaux de forcer les blessés admis à quitter les lieux. "Frapper des manifestants pacifiques avec des matraques, et leur jeter des pierres ne font pas partie des moyens légaux pour disperser une manifestation pacifique", a déclaré Eric Goldstein, le directeur adjoint de HRW pour la région Mena. M. Goldestein a ajouté que "les autorités marocaines doivent s'assurer que les forces de police et de sécurité ne recourent pas à l'usage de violence inutile contre les manifestants". Une centaine de manifestants ont été blessés à Inezgane, 40 à Casablanca, 20 à Marrakech, et huit à Tanger, a indiqué cette ONG qui cite un bilan de l'Association marocaine des droits de l'homme. Human Rights Watch a relevé à ce titre les contradictions dans les déclarations des autorités marocaines concernant ces évènements. R. I./Agences