Au même titre que la majorité des pays producteurs de gaz, l'Algérie fait des contrats à long terme une revendication centrale pour que puisse être régulé le marché et satisfaite la demande mondiale de manière pérenne. Cependant, la chose ne semble pas agréer les pays consommateurs qui ne cessent d'exercer des pressions contre cette option. Il faut dire que les modes d'échanges de gaz naturel sont aussi au cœur des enjeux que connaissent les marchés gaziers. En effet, on a assisté à une forte progression de la part des transactions spot et de court terme dans les échanges de gaz naturel, notamment en Europe. À ce titre, une bonne partie du gaz acheté en Europe, en 2013, a été, pour la première fois, liée à des prix spot. Cette situation a été favorisée par des niveaux de prix spot plus faibles que ceux des contrats LT. La baisse de la demande en Europe, surtout suite à la crise économique et l'arrivée, en particulier, de volumes GNL importants du Moyen-Orient, ont conduit à des niveaux de prix spot moins élevés et ont boosté, de ce fait, les transactions sur les hubs gaziers, sans compter, bien sûr, sur les coups bas de la Russie et du Qatar qui font écouler des quantités de gaz dans le marché spot à moindre prix. Face à la pression des partenaires européens qui veulent l'indexation du gaz acheté sur les prix spot, la part de marché du gaz algérien sur le Vieux Continent risque de se rétrécir comme peau de chagrin. Le gaz algérien qui, dans les années 1990, représentait 16% des besoins européens n'en représente plus aujourd'hui que 8%, loin derrière la Russie (24%) et la Norvège (19%). Le gazoduc Galsi végète depuis 2003, année de son lancement. Ce projet devait reprendre en novembre 2014, mais il bute contre la pression de la partie italienne qui veut un prix spot plutôt qu'un prix à long terme tel que revendiqué par l'Algérie. Saïd Smati