Maître Salah Meriem, l'un des membres influents du comité de sauvegarde de la JS Kabylie qui réclame le départ du président Mohand Cherif Hannachi, persiste et signe. Pour lui, la cession d'une partie des actions du club au profit de l'actuel bras droit de Hannachi, Brahim Azlef, à travers une vente consentie par un autre actionnaire, ne s'est pas déroulée selon la réglementation. "J'ai dit qu'un actionnaire de la JSK, qui est actuellement recherché par la police, a vendu ses parts à une autre personne, en l'occurrence Brahim Azlef, sans que la procédure soit respectée. En fait, il faut savoir que la loi oblige le vendeur à respecter le droit de préemption, c'est-à-dire que l'actionnaire en question doit d'abord proposer ses parts au reste des actionnaires. Or cette condition n'a pas été respectée, et je suis prêt à le prouver puisque j'ai en ma possession le PV de la réunion qui a sanctionné cette vente", confie-t-il à Liberté. Et d'ajouter : "En outre, j'ai surtout voulu attirer l'attention que des repris de justice sont devenus actionnaires à la JSK... En revanche, il apparaît clairement que la vente des actions n'a rien à voir avec l'ouverture du capital du club." Me Meriem, dans une déclaration à Berbère TV, a estimé que "la JSK, qui a enregistré l'arrivée d'un nouvel actionnaire, à savoir Azlef, qui a racheté les actions détenues par un autre actionnaire, aujourd'hui en butte à des problèmes avec la justice, sans que le capital du club ne soit au préalable ouvert, a enfreint la réglementation en vigueur régissant les clubs professionnels". Pour lui, au lieu d'ouvrir le capital du club, le président de la JSK, Mohand Cherif Hannachi, fait dans le copinage afin de trier sur le volet les potentiels actionnaires de la JSK, au moment où d'autres investisseurs semblent s'intéresser au club kabyle. De son côté, l'ex-président de la Ligue de football professionnel, Mohamed Mecherara, l'un des fondateurs du projet du professionnalisme et expert financier, a expliqué à Liberté la procédure en la matière : "L'ouverture du capital d'un club est une chose, et une simple vente de parts détenues par un actionnaire en est une autre. Ce sont deux choses différentes qui requièrent chacune une procédure précise. Pour l'ouverture du capital du club, c'est là une proposition souveraine du conseil d'administration du club qui est soumise obligatoirement à l'aval de l'assemblée générale des actionnaires. Ces derniers doivent donner leur quitus pour une telle démarche qui consiste à faire appel à d'autres actionnaires, donc à des apports financiers extérieurs. En revanche, pour ce qui est de la vente des actions, un actionnaire peut effectivement vendre ses parts à condition de respecter une procédure précise. En fait, l'actionnaire en question doit d'abord proposer ces parts au reste des actionnaires, c'est ce qu'on appelle dans la loi le droit de préemption. Si le reste des actionnaires n'en veut pas, à partir de là, il est libre de vendre à qui il veut", explique Mecherara. SAMIR LAMARI