Après avoir bouclé la phase aller en veilleuse avec une amère élimination en Coupe d'Algérie à Relizane (1-0) suivie d'une cinglante défaite à Oran face au Mouloudia local (2-0), la JS Kabylie semble enfin décidée à se révolter en ce début de phase retour, comme le prouve cette précieuse et belle victoire ramenée le week-end dernier de l'antique Cirta, où le CSC n'a pourtant pas l'habitude de se laisser manier facilement dans son propre fief. C'est donc avec un moral d'acier et un cœur gros comme ça que les Canaris entendent négocier, cet après-midi, le derby kabyle tant attendu face aux voisins du Mouloudia de Béjaïa. D'ailleurs, les signes évidents d'une grande sérénité et d'une confiance retrouvée étaient bien visibles tout au long de la semaine au stade du 1er-Novembre, où les poulains de Bijotat auront gambadé gaiement et ont mordu dans le ballon avec cette rage de vaincre et cette envie folle d'aller encore de l'avant. "Cet état d'esprit et cette envie de bien faire ne relèvent pas du pur hasard, mais c'est tout simplement le fruit de l'excellent travail que nous avons accompli durant la trêve hivernale", dira le coach kabyle Dominique Bijotat, visiblement satisfait aussi de l'apport des nouveaux joueurs recrutés durant le mercato hivernal et qui n'ont pas tardé à se fondre harmonieusement dans le groupe. "Et si nous avons bien réagi la semaine passée à Constantine où le CSC ne nous a pas fait de cadeau, nous sommes condamnés à enchaîner ce samedi une seconde victoire consécutive pour nous conforter dans notre ferme détermination à tirer davantage vers le haut et envisager la suite du parcours avec un peu plus d'optimisme et d'abnégation", dira Bijotat, encore que ce dernier semble toutefois embarrassé pour composer son onze rentrant face au MOB, du fait que les joueurs qui ont battu le CSC samedi passé n'ont pas démérité, alors que, hormis Diawara qui a purgé sa suspension et qui a toutes les chances de retrouver sa place sur le front de l'attaque aux côtés de l'autre buteur Boualouidat, le capitaine Rial et les revenants Aïboud et Harrouche semblent encore en pleine convalescence, alors que l'ex-Mobiste Fawzi Rahal, qui s'est blessé à son tour cette semaine à l'entraînement, semble très malheureux de ne pas pouvoir disputer ce beau derby auquel il tenait tant. "Le football est parfois cruel, car je joue réellement de malchance puisque je me suis blessé cette semaine à l'entraînement et j'ai peu de chances de prendre part à cette grande fête du football kabyle", avoue l'ancien attaquant du MOB qui, il faut bien le dire, ne nourrit aucun sentiment de revanche face à son ancien club, mais il aurait bien voulu être de la partie pour un show qui s'annonce des plus palpitants. Ce n'est pas le cas de Bilel Mebarki qui sera bel et bien de la partie, lui qui a été libéré par le MOB cet hiver, après six mois de banquette, et qui piaffe d'impatience pour prouver certainement qu'à Béjaïa, il n'a pas été jugé sur sa véritable valeur. "Non, je ne suis animé d'aucun sentiment de revanche, mais j'espère que le coach ne va pas me priver d'un aussi beau derby pour prouver que la JSK ne s'est pas trompée en me recrutent cet hiver", avoue l'ex-Mobiste qui a fait pourtant les beaux jours de l'ASMO, son club formateur, et de l'USM El-Harrach où il a laissé libre cours à son immense talent durant deux bonnes saisons. Et si le MOB sera handicapé, lui aussi, paraît-il, par l'absence de plusieurs joueurs blessés ou suspendus tout comme son entraîneur Abdelkader Amrani, opéré de la vésicule biliaire depuis trois jours, il est à espérer que ce derby kabyle tienne normalement toutes ses promesses et que le meilleur gagne en toute sportivité. En tout cas, les supporters des deux clubs ont promis de faire la fête en toute fraternité et dans la communion la plus totale, ce qui ne fera que rehausser l'intérêt de cette chaude empoignade où il serait risqué d'avancer le moindre pronostic. Mohamed HAOUCHINE