30 bureaux d'études nationaux et internationaux ont soumissionné pour le projet d'aménagement de la zone côtière, lancé le 14 fevrier dernier, 13 autres bureaux ont également déposé leur dossier pour le PDAU d'Alger, publié en mars dernier. L'opération ouverture des plis s'est déroulée dans la salle des conférences de la wilaya d'Alger en présence des soumissionnaires et des responsables et cadres de la wilaya. L'appel d'offres national et international concernant l'aménagement de la zone côtière a été lancé le 14 février dernier, alors que celui lié à l'élaboration du plan directeur d'aménagement et d'urbanisme (PDAU) a été publié en mars 2005. Cette opération vient donc confirmer la volonté des pouvoirs publics à redonner à la capitale son statut dans le bassin méditerranéen. Une vraie vue sur la mer L'aménagement consiste à aménager et réaménager toute la côte algéroise, notamment la grande baie, l'une des plus belles du monde, en créant des espaces de loisirs, d'attractions, des commerces, boutiques ainsi que des espaces verts de détente. M. Djellaoui Abdelkader, directeur de l'urbanisme, explique à cet effet que “les algérois ont besoin d'avoir une vue sur la mer. Jusqu'à présent, les citoyens n'ont eu guère l'occasion de profiter d'espaces le long de la côte. La région du Hamma-Hussein Dey nécessite une ouverture sur la mer avec des espaces récréatifs”. En tout, ce sont 31 BET qui ont soumissionné pour la mise en valeur de cette zone, longtemps livrée à elle-même. Les soumissionnaires, dont quatre algériens, sont espagnols, français, allemands, italiens, tunisiens, canadiens, indiens et belges. Parallèlement, 13 BET ont soumissionné pour l'élaboration du plan directeur d'aménagement et d'urbanisme pour la wilaya d'Alger. Ce plan concernera à partir de l'année en cours les 57 communes de la wilaya, ainsi que l'étude de 13 plans d'occupation des sols (POS). Cette étude spécifique a, selon les services de la wilaya, pour objectifs la requalification de la ville et sa réinsertion dans le réseau des grandes villes de la Méditerranée, le développement de nouveaux pôles de croissance et le renforcement de la centralité d'Alger par des équipements de niveau supérieur. De même qu'il y a une volonté de rétablir une relation forte entre la ville, la mer et l'écotourisme ainsi que l'arrêt de la dégradation des écosystèmes naturels existants et la prévention du processus à impact négatif sur l'environnement. Pour rappel, le pos de la zone du Hamma-Hussein Dey s'inscrit dans le cadre des orientations du PDAU d'Alger, dont les objectifs consistent à relever l'image d'Alger en tant que capitale, rentabiliser le foncier existant, répondre à un besoin en logements et équipements. Un programme d'amélioration urbaine a été retenu au profit de certains grands ensembles sous-équipés et localisés, notamment dans des localités en difficulté. les actions à développer visent le traitement du bâti, de l'environnement de la cité et la lutte de ces espaces contre la monofonctionnalité. Un projet qui date de 1997 Cependant, le projet de mise en valeur de la côte algéroise ne date pas d'aujourd'hui. À l'époque du gouvernorat, une série de projets étaient programmés, mais malheureusement gelés et carrément annulés avec la disparition du GGA. l'on se rappelle, en effet, le projet Carrefour du millénaire, la restructuration de la zone du Hamma et les Sablettes (zone s'étendant jusqu'à Mohammadia). Dans ce cadre, un projet colossal a lui aussi été avorté, en l'occurrence le projet El-Manara initié par le groupe Blanky, avec un investissement d'un montant de 1 milliard d'euros. Il prévoyait à l'époque le réaménagement sur plusieurs hectares de la zone de Mohammadia donnant sur la mer. Mais il y a tout à espérer que le projet actuel verra le jour. Du moins les travaux lancés ou à venir à Aïn Benian et à Raïs Hamidou, où l'Etat compte débloquer une enveloppe de 100 milliards de centimes pour le port de pêche et de plaisance confirment cette volonté. Le directeur de l'urbanisme a tenu à rassurer que seuls les BET ayant une longue expérience et donné des résultats satisfaisants dans les projets élaborés ont pu soumissionner. Alger, ville méditerranéenne au sens propre ? Il faut y croire. A. F.