Près de 300 médecins, dont des maîtres assistants, des spécialistes, des internes, ainsi que des paramédicaux ont affiché leur désarroi quant à leurs conditions de travail. Les médecins exerçant au service de pédiatrie du CHU Saadna-Abdennour de Sétif ont observé hier, pour le deuxième jour consécutif, un sit-in, à l'intérieur de l'unité Kharchi-Messaouda. Près de 300 médecins, dont des maîtres assistants, des spécialistes, des internes, ainsi que des paramédicaux, ont affiché leur désarroi quant à leurs conditions de travail. Le chef de service, le Pr S. Bioud, menace, quant à lui, de démissionner si la situation ne s'améliore pas. En effet, l'incendie, qui a ravagé, la semaine dernière, une partie du service de pédiatrie, a été la goutte qui a fait déborder le vase, en plus des autres pavillons et unités qui sont dans un état lamentable. L'absence d'hygiène, de sanitaires, d'eau et d'espaces réservés aux médecins, notamment ceux assurant les gardes, sont d'autres points décriés par les médecins qui ont indiqué à Liberté que leurs doléances ont été adressées à l'administration, en vain. "Outre l'exiguïté des lieux, ici, il n'y a aucune intimité et aucune hygiène. Au niveau de l'unité d'oncologie, les enfants cancéreux sont entassés par deux et trois par chambre, ce qui est contraire aux normes médicales. En sus, la structure est inadaptée et beaucoup de matériaux et matériels rudimentaires font défaut", nous dira une maître assistante. Un autre médecin s'approche et nous fait signe de le suivre : "Regardez ! Dans cette pièce de moins de 20 mètres carrés s'entassent une vingtaine de médecins pour assurer les gardes. Ils n'ont ni lave-mains ni toilettes et n'ont droit ni au café ni aux repas", dira-t-il. En effet, les dossiers des malades jonchent le sol, d'autres sont rangés dans des cartons, avons-nous constaté sur place. Quant à la salle des infirmiers, elle est sans aération et trop exiguë. Pour appeler une ambulance ou un médecin, il faut utiliser son portable personnel car le téléphone fixe ne marche pas ! Un autre danger guette les malades, les gardes-malades et les médecins et paramédicaux. Il s'agit de l'installation des chaudières à l'intérieur de l'enceinte. "C'est une épée de Damoclès que nous avons au-dessus de nos têtes", nous dira un paramédical qui a insisté sur la nécessité de réorganiser les unités et les adapter pour faciliter le travail des médecins et des infirmiers. Certains médecins ont, dans une discussion à bâtons rompus, évoqué aussi le manque des réactifs. "Dans certains cas d'urgence, nous demandons aux parents d'aller faire des bilans à l'extérieur. Ils ne reviennent que le lendemain ou le surlendemain, et parfois, c'est trop tard", nous dira un médecin, qui a aussi indiqué le manque de glacières et de médicaments. "Heureusement qu'il y a des bienfaiteurs qui prennent en charge les malades. Dernièrement, un professeur universitaire nous a apporté 44 boîtes de Purinéthol, un médicament introuvable pour les cancéreux", nous dira un oncologue. F. SENOUSSAOUI