Ahmed Betatache, ex-premier secrétaire national du FFS, a dénoncé énergiquement, hier, à Lakhdaria, à l'occasion du 40e jour de la disparition de feu Hocine Aït Ahmed, le projet de la nouvelle Constitution. Une Constitution qu'il a qualifiée de "Constitution du monarque Bouteflika". Il poussera la comparaison plus loin, en comparant cette nouvelle Constitution à ce que les monarques des âges médiévaux proposaient à leurs sujets. "Bouteflika considère notre pays comme son royaume et sa Constitution est une sorte de charité faite à ses sujets ! Non, M. Bouteflika, l'Algérie n'est pas ton royaume et son peuple n'est pas ton vil sujet", a-t-il lâché sous un tonnerre d'applaudissements. Fidèle à son franc-parler, Ahmed Betatache ajoutera d'un ton ferme : "On ne veut pas de ta charité Monsieur le Président ! La Constitution doit émaner de la volonté du peuple, c'est un projet de société, une vision commune et non une loi faite sur mesure !" Prenant également la parole, à l'occasion, le fédéral de Bouira, Saïd Derradj, a admis que l'Algérie a fait preuve de "négligence" à l'égard du défunt de son vivant. "Nous avons négligé Aït Ahmed ! Sa valeur inestimable, son combat et ses idéaux nous manquent terriblement", a-t-il dit. De son côté, Ali Laskri a rappelé le parcours légendaire de Hocine Aït Ahmed, tout en précisant que sa vie était digne de celles des grands de ce monde. "Dda El-Hocine, on ne le rappellera jamais assez, avait une destinée de sauveur. Hélas, nous l'avons marginalisé", a-t-il regretté. Le même intervenant soulignera également qu'Aït Ahmed s'est battu toute sa vie, contre ceux qui avaient "confisqué" l'indépendance au peuple algérien. "Aujourd'hui, nous vivons des temps difficiles, une crise économique et politique guette le pays. Plus que jamais, nous avons besoin des enseignements de notre héros ! Plus que jamais, ses idéaux doivent être relayés et son œuvre inculquée aux générations futures", a-t-il encore indiqué et de clamer haut et fort : "Le projet d'Aït Ahmed doit lui survivre !" M. Laskri notera que "le peuple algérien n'est pas dupe !", en rappelant les funérailles grandioses de Hocine Aït Ahmed. "L'hommage du peuple, ce jour-là, renseigne on ne peut mieux sur le respect que voue le peuple algérien à un homme intègre, patriote et fier de son pays." Au terme de son allocution, Ali Laskri décochera une flèche en direction du pouvoir et de son projet de révision de la Constitution et dont le FFS a décidé de boycotter son adoption prévue le 7 février prochain. "Toutes les Constitutions du pays ont été bâclées et rétorquées au gré des envies et des ambitions personnelles." RAMDANE BOURAHLA