Résumé : Da Akli est subjugué par la beauté de la jeune femme. Il vient d'avoir le coup de foudre pour elle. S'il avait eu quarante ans de moins, il n'aurait pas hésité à l'aborder. Il croit l'imaginer, mais elle s'est levée et se dirige vers lui. - Avez-vous un problème cardiaque ? Ou de tension ? La voix lui paraissait aussi douce qu'une caresse. Le vieil homme se sent rougir jusqu'à la racine des cheveux. Une boule grossit dans sa gorge. Il a envie de pleurer. La jeune femme s'inquiétait sur son état de santé. -Excusez moi, dit-elle en se rendant compte qu'elle ne s'était pas présentée. Dr Fadhéla. Je vous ai remarqué dès votre arrivée. Avez-vous un problème de tension ? -Non. Le "non" de Da Akli est si hésitant qu'elle doute de sa réponse. Elle sourit tout en prenant place près de lui. -Vous savez, il n'y a rien de honteux à être un malade chronique, insiste-t-elle. Qu'avez-vous au juste ? -Rien. C'est que... Comment lui dire qu'il est en très bonne santé, que la rougeur de son visage est due à l'émotion qui l'habite depuis la seconde même où ses yeux s'étaient posés sur elle ? Il avait le sentiment d'être un adolescent. Il n'osait même pas la regarder dans les yeux. -Vous êtes seul ? Vous n'attendez personne ? l'interroge-t-elle. -Non. -Si vous le voulez, vous pouvez vous joindre à moi et à mes amis, propose-t-elle. Ça me permettra de garder un œil sur votre état et ça vous fera de la compagnie. -C'est très gentil, dit Da Akli. Mais je ne peux pas. Merci. -Vraiment ? Mais pourquoi refuser ? Puisque vous êtes seul et vous n'attendez personne, rétorque Fadhéla. Je voudrais vous avoir près de moi. "Et moi donc, pense le vieil homme en fermant les yeux pour qu'elle ne puisse pas lire en lui. J'ai honte de mes sentiments. À mon âge !" -Désolé de vous décevoir, mais je refuse de me joindre à vous, dit-il alors qu'il songeait à eux. Vous avez dit être médecin ? -Oui, j'ai mon propre cabinet au centre-ville. Excusez-moi une minute, le prie-t-elle avant de retourner à sa table. Da Akli la suit des yeux. Il peut la voir prendre son sac à main, l'ouvrir et en sortir une carte de visite. Ainsi, elle allait lui donner ses coordonnés. -Je sens que vous avez besoin de moi, lui dit- elle en la lui remettant. Je travaille uniquement les après-midi et le jeudi matin. Je serais très heureuse de vous recevoir ! -Si je ne me sens pas bien, je viendrai, lui promet-il. Merci beaucoup ! -Je vous attends demain !, répond-elle avant de lui souhaiter bon appétit, tout en le laissant seul en face des plats que venait de lui apporter le serveur. Tout en dînant, il ne cesse de l'observer. Elle lui paraît plus belle encore, aussi plus jeune. Il manque de s'étouffer quand elle lui fait un signe de la main avant de quitter le restaurant avec ses amis. Il s'est levé. Il aurait voulu lui dire au revoir. Il ignorait s'il aurait le courage de partir à son cabinet pour la revoir. Il aurait eu une quelconque maladie qu'il s'y précipiterait le cœur joyeux. Mais il n'avait aucun prétexte valable. Quoi que... Il en avait un ! Mais était-ce suffisant pour aller la trouver ? Quelle serait sa réaction si elle savait ce qui le motivait au plus profond de lui-même ? Da Akli se pose des questions durant toute la nuit. Au petit matin, il est encore éveillé. Il n'est pas pressé de se lever. S'il le pouvait, il dormirait uniquement pour rêver d'elle. (À suivre) A. K.