L'affaire opposant Salah Moulay à l'homme d'affaires Mahieddine Tahkout, propriétaire de la concession automobile Cima Motors et ex-membre du Forum des chefs d'entreprise (FCE), a été, encore une fois, reportée par la Cour de Bouira au 2 mars prochain. Hier, en l'absence des avocats de Tahkout, ceux de la défense ont tenté de convaincre le juge de l'innocence de leur client, en plaidant notamment "la bonne foi" de M. Moulay. Selon ses avocats, l'ex-gérant de la Sarl d'El-Waad Sadek aurait agi "en toute naïveté" avec M. Tahkout, qui a été accusé par les mêmes avocats d'avoir voulu "liquider" les 288 véhicules de marque Zyoty à Salah Moulay. Ce dernier, qui était dans le box des accusés, s'est dit "innocent" dans toute cette affaire, tout en plaidant également "la crédulité". Une stratégie de défense bien huilée, car depuis son arrestation, Moulay ne cesse de clamer son innocence. Durant plus de 6 heures, les avocats de Moulay ont dénoncé une "cabale" contre leur client, qui serait, selon eux, "une victime de son propre entourage". Dans cette affaire, Salah Moulay est accusé d'escroquerie en bande organisée et de séquestration sur la personne du fils de Tahkout. Pour rappel, au mois de février 2014, lorsque le principal accusé a tenté d'escroquer M. Tahkout en lui achetant pas moins de 350 véhicules, sans en avoir payé aucun. Mais un scénario des plus improbables s'est produit, lorsque les associés ou collaborateurs (complices) de Moulay avaient séquestré le fils de l'homme d'affaires qui était venu récupérer ses biens. La victime a été, faut-il le rappeler, carrément prise en otage par les "associés" de Moulay et n'avait dû son salut qu'à l'intervention des gendarmes qui avaient donné l'assaut contre les locaux de l'entreprise, afin de le libérer. Moulay s'évanouit dans la nature, son "empire" s'effondre comme un château de cartes. Lors de son procès, qui s'est tenu en avril 2015, à Sour El-Ghozlane, le tribunal avait condamné Salah Moulay par contumace à 20 ans de prison et à 20 milliards de centimes de dommages et intérêts. Mais depuis son arrestation, survenue le 11 octobre 2015 dans la banlieue d'Alger, l'ex-fugitif est devenu un habitué des tribunaux de Bouira et ses multiples affaires sont rejugées une par une en sa présence. Celle d'hier où il comparaissait pour la quatrième fois, car elle a été reportée à de multiples reprises pour diverses raisons, n'est sans doute pas la dernière. En effet, le 22 février prochain, il devra faire face à plus de 500 victimes qui avaient déposé une plainte collective, dans laquelle, ils accusent M. Moulay de les avoir escroquées. RAMDANE BOURAHLA