À l'énoncé du verdict, la foule nombreuse, notamment des victimes de l'auteur de cette énorme escroquerie, a exulté de joie. L'ex-célèbre fugitif a, en revanche, "accueilli" la sentence avec une certaine froideur, à la limite de l'indifférence. Bâti sur le modèle de la pyramide de Madoff dont la fin a été son emprisonnement et la ruine de milliers de clients, le système de la Sarl El-Waâd Sadek est venu opportunément répondre à une forte demande, notamment pour l'acquisition de voitures, induite par, entre autres, le brusque arrêt du crédit à la consommation. "L'astuce" alléchante trouvée par Moulay Salah était d'acheter à prix fort des voitures utilisées et de vendre à des prix accessibles des véhicules neufs, moyennant un délai de paiement. L'édifice ne résistera pas longtemps devant le nombre grossissant des victimes de l'arnaque et des réclamations. Et Moulay Salah, pour sauver sa tête, disparaîtra tout simplement. Objet d'un mandat d'arrêt international, il sera, après une cavale de plusieurs mois, arrêté et remis à la justice. L'ex-gérant de la Sarl El-Waâd Sadek, Salah Moulay, ne passera pas les fêtes de fin d'année en liberté. En effet, le tribunal de Sour El-Ghozlane a décidé de le maintenir en prison après le verdict, hier, de son procès. Le tribunal l'a condamné à dix ans de prison assortie d'une amende de 100 millions de centimes. Un verdict qui a suscité un soulagement chez ses nombreuses victimes. À l'énoncé du verdict, la foule nombreuse, notamment des victimes de l'auteur de cette énorme escroquerie, venue assister à son procès, a exulté de joie. L'ex-célèbre fugitif, a, en revanche, "accueilli" la sentence, avec une certaine froideur, à la limite de l'indifférence. Pas un regard à ses victimes, pas un mot à leur intention, seulement son habituel rictus, qui en disait long sur son état d'esprit. Il faut dire que tout au long de son procès, qui a duré plus d'un mois, entre ajournement et report, Salah Moulay n'a pas cessé de clamer son innocence, mais aussi de "narguer" ses victimes, en déclarant : "Vous n'aurez rien de ma part ! Vous êtes venus à moi de votre plein gré." Dans son verdict, le tribunal a situé les taux de dédommagements des créanciers à hauteur de 30 à 40%, comme ce fut le cas en juillet dernier, lorsqu'il a été jugé par contumace. Des dédommagements en deçà des attentes de ses multiples victimes dont un bon nombre s'attendait à récupérer la totalité de son argent. Les chefs d'inculpation de "constitution d'association de malfaiteurs" et "d'escroquerie en bande organisée", ont été confirmés par le tribunal de Sour El-Ghozlane. Au total, ce sont pas moins de 3 000 clients, victimes d'escroquerie, qui se sont constitués partie civile dans ce procès, qui a pris, au fil du temps, des allures de tragicomédie. Pour rappel, entre 2013 et 2014, la Sarl El-Waâd Sadek a mis en place un business juteux de vente et d'achat de véhicules neufs et d'occasion. Un système pyramidal à la Madoff qui a drainé des milliers de clients venus de toutes les régions du pays pour acheter des véhicules à prix bas mais aussi pour vendre à un prix fort. Au tout début, les affaires de la Sarl marchaient à merveille, mais au fil des mois, celle-ci n'arrivait plus à respecter les délais de paiement. Un peu plus tard, la situation a pris une toute autre tournure : la Sarl a carrément fait faillite. Conséquence : des centaines de clients laissés sur le carreau. Et le principal instigateur de cette affaire qui a disparu du paysage, a fait l'objet d'un mandat d'arrêt, avant son arrestation, suite à une dénonciation, dans un quartier à l'est d'Alger.