Le projet de l'implantation d'une zone industrielle à Dirah, à une soixantaine de kilomètres au sud de Bouira, semble bien compromis, dans la mesure où les propriétaires terriens viennent d'opposer leur refus catégorique à ce projet. Ainsi, dans une requête adressée au wali de Bouira ainsi qu'au ministère de l'industrie, près de 500 familles disent "non" à cette future zone industrielle. "Nous nous opposons fermement à ce que nos terres agropastorales soient sacrifiées sur l'autel de l'industrie. Nous possédons ces terres depuis des générations et nous refusons de les céder pour tout l'or du monde", écrivent-ils. Avant d'ajouter : "Nous possédons l'ensemble des papiers administratifs prouvant que ces terres sont à nous depuis au moins deux générations. Notre position s'inscrit dans une démarche éclairée, visant à protéger l'avenir de nos enfants." Certains propriétaires qui se sont exprimés sur les ondes de la radio locale indiquent que les autorités ont "négocié avec les mauvaises personnes ! Personne n'est venu nous voir afin de demander notre avis (...) ce n'est que récemment que nous avons découvert ce projet", affirment-ils. Selon nos informations, ces familles ont déjà engagé des procédures judiciaires contre ceux qui auraient parlé en leur nom. De leur côté, les autorités, à leur tête le wali de Bouira, ne se sont pas encore exprimées sur le sujet. Le directeur des PME/PMI et la promotion de l'industrie à Bouira, Nadjib Achouri, a déclaré : "Je tiens à préciser que nous n'avons aucun propriétaire au niveau du site de la future zone industrielle de Dirah." Et d'ajouter : "Nos portes sont ouvertes, et les éventuels propriétaires sont les bienvenus accompagnés de leur acte de propriété." Pour rappel, c'est au mois de juillet 2015 que les pouvoirs publics avaient annoncé la création d'une nouvelle zone industrielle à Dirah, plus exactement à Lachouaf, sur une superficie de 1000 ha, sur un relief complètement plat. Ce sera le pôle industriel de Bouira, traversé par la RN8 (Alger-Boussâada) et proche de la future autoroute des Hauts Plateaux (28 km) et de la future ligne de chemin de fer sur le même itinéraire. R. B.