L'ornithologie et le commerce des oiseaux de compagnie prospèrent à Mila. Des dizaines de jeunes éleveurs d'oiseaux d'agrément, de marchands d'aliments et de cages et accessoires activent dans ce créneau encore informel. Ils envahissent, tous les vendredis, le jardin public Chaâboub-Rachid de la ville pour vendre ou acheter des volatiles rares, originaires d'Amazonie, des îles européennes et des forêts africaines. Si les canaris et les chardonnerets sont familiers dans la région, certains constituent de véritables curiosités de par leur plumage, la forme de leur bec et leur chant. Mis à part les mésanges bleues ou charbonnières et les glosters des îles britanniques, de nombreux oiseaux exotiques sont désignés par des appellations qui ne sont pas les leurs, comme "Blanc récessif", "Mosaïque", "Ordinaire", ramenés, selon des amateurs d'oiseaux de cage, d'Amazonie et d'Europe du Nord. Exotiques, ces passereaux connaissent un engouement sans cesse grandissant de la part des amateurs des oiseaux de compagnie. Excellent chanteur qui s'adapte de surcroît rapidement au climat local, "Mosaïque", volatile au plumage multicolore à titre d'exemple, est cédé entre 12 000 et 14 000 DA pour le volatile mâle, les prix des femelles oscillent entre 6000 et 10 000 DA. Et les mêmes valeurs sont appliquées aux glosters. Bref, l'activité, pratiquée jadis par quelques amateurs d'oiseaux, prend aujourd'hui les allures d'un métier qui fait travailler des centaines de personnes dans la région. Ceux-ci projettent d'ailleurs de créer leur club pour qu'ils puissent exercer leur activité dans la légalité. "Nous sommes en train de nous constituer en association. Notre objectif est de créer un club pour les ornithologues et les marchands d'oiseaux de compagnie", nous dira un jeune vendeur rencontré au jardin de la ville. Parallèlement, des activités périphériques, telles que la vente d'aliments d'oiseaux, de cages, de mangeoires, d'abreuvoirs et de perchoirs et la fabrication de nids connaissent un développent conséquent. Seule note discordante est que le lieu où se tient ce marché, à savoir l'esplanade centrale du jardin public Chaâboub-Rachid, n'est pas bien indiqué pour cette activité, car on risque d'abîmer les carrés de verdures et de fleurs qui agrémentent cet espace vert. Kamel B.