En raison de l'affluence grandiose qu'il génère chaque fin de semaine, le marché aux oiseaux de la cité Tlydjane, appelée communément cité Boumarchi, est non seulement une passion dont s'accommodent nos gamins, mais il offre par la force des choses un véritable commerce lucratif et un endroit où le petit oiseau peut rapporter gros. Un nombre considérable d'ornithologues s'y donnent rendez-vous chaque vendredi. Dotés de plusieurs cages, ils exposent leur marchandise avec toute la panoplie nécessaire et indispensable à l'élevage d'oiseaux (abreuvoir, mangeoire, nourriture etc.). Les lieux s'emplissent avec les chants et piaillements de centaines d'oiseaux. Ces volatiles se vendent au gré de leur chant. Les prix sont parfois exagérés. Un chardonneret, oiseau passereau chanteur au plumage agréable fait de rouge, de jaune et de blanc, s'échange à pas moins de 3000 DA. Le mulet, un astucieux oiseau croisement du chardonneret et du canari, est cédé à 6000 DA et le jeune canari coûte 1500 DA. Ces oiseaux font désormais le bonheur des «marchands de plumes». Pour la réussite de l'élevage de ces oiseaux, il est exigé un minimum de connaissances et de savoir-faire: «Mon secret réside dans le fait et le principe est qu'il faut aimer ce qu'on fait», nous confie un jeune ornithologue habitué de ce marché. L'oiseau en cage exige une surveillance étroite et beaucoup de soins. L'alimentation utilisée est très variée, elle va des grains du Niger préparés avec du miel jusqu'aux grains de navet et de chaîne de vie. «On prépare un mélange pour chaque saison, car en hiver, les oiseaux ont besoin d'être réchauffés», ajoute-t-il d'un verbe de maître éleveur. Lorsqu'ils sont malades, ils utilisent pour cela des antibiotiques et ont réussi des miracles en la matière, surtout pour les oiseaux de certaines espèces, notamment les canaris.