Abdelaziz Bouteflika a saisi la célébration du 60e anniversaire de la création de l'UGTA, pour remettre au goût du jour les orientations de la nouvelle Constitution, mais aussi réaffirmer la "rigueur" dans la désormais politique financière du pays, pour faire face à la crise. Le recul des revenus pétroliers et ses retombées sur la santé financière du pays ont dominé le discours d'Abdelaziz Bouteflika, lu en son nom hier, au Palais des nations, par son conseiller Benamar Zerhouni, à l'occasion de la célébration du 60e anniversaire de la création de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Le président de la République qui a ainsi rappelé que "les recettes pétrolières ont chuté de près de 70%, ces deux dernières années", a réaffirmé que "nous n'envisageons nullement de renoncer à la rigueur requise et nécessaire à la gestion des ressources publiques et à la rationalisation de nos options financières". Et comme pour mieux souligner que le temps des vaches maigres a sonné, Abdelaziz Bouteflika a réitéré la détermination de l'Etat "à faire face aux retombées de la chute des prix du pétrole au moyen d'une politique de développement économique judicieuse et rigoureuse à la fois". Cependant, le chef de l'Etat a tenu à rassurer que la politique sociale du pays ne sera pas grandement remise en cause, lorsqu'il précise qu'"en dépit de l'acuité de la crise, l'Algérie ne prévoit pas de cesser d'investir dans les facteurs de réussite du développement économique et, encore moins, renoncer à ses choix fondamentaux en termes de solidarité nationale véritable et de justice sociale réelle". Il ajoutera, dans ce sens, que "la révision de la Constitution est venue consolider les options de notre pays dans sa politique sociale et de solidarité nationale, notamment dans les domaines de la santé, du logement, de l'enseignement, des droits des travailleurs et de la solidarité avec les catégories démunies et celles aux besoins spécifiques". En effet, la récente révision de la Constitution a aussi dominé le laïus présidentiel. Abdelaziz Bouteflika a surtout mis l'accent sur les nouvelles orientations, à l'exemple de "la nécessité de diversifier l'économie et de valoriser toutes les ressources naturelles et humaines du pays (qui) traduit la ferme volonté de l'Etat d'opérer rapidement des changements structurels pour rendre notre économie plus compétitive et lui permettre d'accéder au marché mondial avec davantage d'atouts". Il ajoutera, d'ailleurs, que "la diversification et la compétitivité de l'économie nationale étant des exigences pressantes dans la conjoncture actuelle, il s'agit de faire en sorte que toutes les entreprises en soient la locomotive et le moteur. Appelées à évoluer dans un espace ouvert sur le monde, ces entreprises n'ont d'autre choix que de développer leurs capacités à innover et à promouvoir la qualité et l'efficacité". Le président de la République a tenté également d'être rassurant au sujet du devenir des secteurs stratégiques du pays dans la nouvelle politique économique du gouvernement. Un volet largement remis en cause par une partie de la classe politique, notamment le Parti des travailleurs (PT) de Louisa Hanoune. "La révision de la Constitution prévoit des dispositions fondamentales qui confortent nos choix nationaux dans le domaine économique, notamment pour ce qui est de la préservation de la propriété publique des mines, des hydrocarbures et autres secteurs vitaux. La Constitution révisée insiste sur la responsabilité de l'Etat dans la sauvegarde des terres agricoles et des ressources hydriques. D'autres amendements consacrent la liberté d'investir, l'encouragement par l'Etat de toutes les entreprises sans distinction, la régulation du marché et la lutte contre le monopole", a-t-il, enfin, indiqué. Mehdi Mehenni