Reconnaissant que les responsables du secteur ont rencontré des difficultés à amener les syndicats à adhérer au projet, la ministre a fait savoir que cela a poussé son département à organiser des cycles et des ateliers de formation au profit des chefs de service. La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a présenté, hier, au niveau de son ministère, la synthèse des conférences régionales tenues le 11 février dernier concernant la circulaire interministérielle n°3 du 12 octobre 2015, la mise en œuvre de la charte d'éthique du secteur ainsi que la mise en service des centres de médecine du travail. "La tenue de cette réunion traduit notre disponibilité à résoudre les problèmes et notre engagement à ne ménager aucun effort pour que le secteur, qui est considéré comme étant stratégique, puisse être en mesure d'honorer la mission qui est la sienne, à savoir former une génération à la hauteur des exigences du XXIe siècle. C'est pourquoi, d'ailleurs, je vous sollicite pour l'approfondissement et la mise en œuvre de la charte de l'éthique", a déclaré Mme Benghabrit. Tout en précisant qu'elle a voulu "présenter un bilan pour la circulaire n°3 qui a demandé beaucoup de temps pour sa mise ne œuvre". "Après 6 mois, nous avons 90% de taux d'application. Nous avons demandé aux directions centrales et régionales de travailler vite, car l'application de cette circulaire demande une grande dynamique. Cette circulaire a touché 45% de fonctionnaires dans le secteur de l'éducation, soit 296 868 fonctionnaires." Selon elle, l'effort fourni par son département et ses partenaires sociaux a permis la promulgation de la circulaire interministérielle n°3 du 12 octobre 2015. Reconnaissant que les responsables du secteur ont rencontré des difficultés à amener les syndicats à adhérer au projet, la ministre a fait savoir que cela a poussé son département à organiser des cycles et des ateliers de formation au profit des chefs de service. La ministre de l'Education a souligné que la réussite des élèves reste l'objectif de son département, "notre défi aujourd'hui", a-t-elle dit, tout en précisant que "la qualité d'un système éducatif dépend de la qualité de son encadrement" et qu'"il est fondamental que le secteur de l'éducation puisse recruter, sélectionner les meilleurs". Pour atteindre "l'excellence", la ministre a annoncé que trois arrêtés régissant les concours sur épreuves ont été élaborés actuellement au niveau de la fonction publique. Ces textes ont trait à la nature des épreuves, aux titres et diplômes nécessaires pour postuler pour des postes d'enseignement, ainsi qu'aux missions de l'Office national des examens et concours (Onec) qui doit se charger de tous les examens. Concernant le bilan de la charte de l'éthique et de la stabilité, la ministre de l'Education reconnaît que son département n'a pas obtenu "le résultat escompté". D'après elle, l'échec de la mise en place de la charte est dû à l'inadéquation du travail réalisé aux niveaux central et régional. "Car nous nous sommes plus concentrés sur l'application de cette charte que sur le moyen de matérialiser cette charte", a-t-elle justifié. Suite à ce constat, le département de Benghabrit a décidé de mettre en place un groupe de travail mixte regroupant les cadres du ministère et le partenaire social pour donner un volet d'application et un volet pragmatique à cette charte. Ces deux volets vont définir les devoirs et obligations de tout un chacun. "Le hic, toutefois, demeure dans le fait que les différents syndicats du secteur ont interprété ce document comme étant un pont de communication et de négociation avec eux. Mais en réalité, la charte ne se limite pas à cela. Via ce document, notre volonté est d'améliorer l'environnement à l'intérieur de l'école", a-t-elle encore souligné. Pour ce faire, le ministère de l'Education nationale vient de finaliser les discussions sur le contenu de la convention avec la DGSN et la Gendarmerie nationale pour garantir une école sans violence. Pour leur part, les différents syndicats présents à la rencontre n'ont pas caché leurs insatisfactions des réformes de Mme Benghabrit. Le syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) a reconnu que "la circulaire n°3 a répondu favorablement aux attentes de bon nombre de travailleurs du secteur", mais a déploré qu'elle ait "négligé les droits des autres, dont les adjoints de l'éducation et le personnel de l'administration". Djazia Safta