L'examen du bac interviendra durant la dernière semaine de mai, de sorte que le BEM puisse se dérouler durant la première semaine de juin. Les examens du baccalauréat et du brevet d'enseignement moyen (BEM) interviendront avant le mois de Ramadhan, a annoncé la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, à l'occasion de la tenue d'une réunion avec les syndicats du secteur en vue d'examiner le dossier des œuvres sociales, jeudi, au siège de son ministère, à Alger. Cette décision survient après un long refus de la part de Mme la ministre d'accéder à une demande formulée notamment par les élèves des classes d'examen et leurs parents. La ministre de l'Education nationale a, rappelons-le, régulièrement martelé que "le Ramadhan étant un mois comme les autres", il n'y a pas lieu de chambouler le calendrier des examens de fin de cycle. Le temps qui passe semble lui avoir porté conseil. Et les demandes incessantes ont déterminé son changement de position. Elle le dit d'ailleurs. En effet, la première responsable du secteur de l'éducation a justifié ce changement de position par les demandes incessantes des élèves et de leurs parents, enregistrées sur les réseaux sociaux. "Nous souhaitons arrêter les dates de ces examens en coordination avec les partenaires sociaux représentés par les syndicats du secteur et les associations de parents d'élèves par la mise en place d'un groupe de travail ad hoc opérationnel dès aujourd'hui (jeudi, ndlr)", a souligné Mme la ministre. Tout en ajoutant que cette proposition n'est réalisable qu'à la seule condition que les deux trimestres restants se déroulent aussi bien que le premier. Selon Mme Benghabrit, les nouvelles dates des examens du baccalauréat et du BEM seront annoncées dans une dizaine de jours. Mais l'on peut déjà affirmer, si la décision venait à être prise, que l'examen du bac interviendra durant la dernière semaine de mai, de sorte que le BEM puisse se dérouler durant la première semaine de juin. Quant à la question de la gestion des œuvres sociales, objet principal de la rencontre, la ministre de l'Education a saisi l'opportunité pour rappeler la double volonté de son secteur à améliorer la mise en œuvre de la réforme du secteur et à assurer une gestion de proximité qui suppose une concertation régulière avec les partenaires sociaux. Pour Mme Benghabrit, la tenue de cette réunion traduit la disponibilité de son département à résoudre les problèmes. "L'amendement du projet de décision du 19 février 2012 définissant le mode de gestion des œuvres sociales a concerné 58 articles sur 77, ajoutant que ces amendements sont intervenus dans le cadre d'une commission multisectorielle installée auparavant", a-t-elle précisé. Cette commission, selon la ministre, a pris en charge les préoccupations soulevées dans un cadre organisé et proposé une nouvelle mouture de la décision définissant le mode de gestion des œuvres sociales. À cette occasion, Mme Benghabrit a indiqué que "trois ans après la promulgation de la décision définissant le mode de gestion des œuvres sociales, les syndicats du secteur relèvent des dysfonctionnements". Selon elle, l'administration ne voit pas d'inconvénient quant à la révision du mode de gestion des œuvres sociales. La ministre a aussi indiqué que "la rencontre constitue une occasion pour les partenaires de formuler leurs propositions afin de parvenir à un consensus. À défaut d'une solution consensuelle, le ministère poursuivra son action et organisera d'autres rencontres pour régler tous les problèmes liés à ce dossier", a-t-elle soutenu. Mme la ministre a rappelé que le fonds des œuvres sociales est financé par une contribution annuelle de l'Etat qui octroie une aide supplémentaire à hauteur de 3% des salaires des fonctionnaires. Elle a ajouté qu'un taux de 0,5% des fonds est consacré au titre de la contribution du fonds des œuvres sociales à la promotion du logement social pour les travailleurs salariés (Fonds national de peréquation des œuvres sociales) alors qu'un taux de 0,5% constitue une contribution au financement du système de retraite. "Notre seul souci, en tant qu'administration qui observe rigoureusement le principe de neutralité, est que l'argent des œuvres sociales, estimé à 19,4 milliards de dinars en 2016, soit au service des fonctionnaires du secteur, ainsi que les règles de comptabilité publique et de discipline budgétaire soient respectées scrupuleusement", a-t-elle conclu. Il y a lieu de noter que la question de la gestion des œuvres sociales divise. Ainsi, certains syndicats demandent la décentralisation de la gestion des œuvres sociales et l'octroi de plus de prérogatives aux commissions locales, alors que d'autres sont favorables à la centralisation dans leur gestion. Le Satef a, pour sa part, boycotté la rencontre de jeudi en la qualifiant de "mascarade". Dans un communiqué rendu public, hier, dont Liberté a une copie, le secrétaire général du syndicat a également appelé les adhérents à ne pas participer aux élections, qu'il qualifie de "truquées et d'orientées". DJAZIA SAFTA