À coup de millions de dinars et dans l'opacité la plus totale, le marché des transferts en Algérie s'enflamme. À défaut de bousculer leurs collègues du continent pour monnayer leur talent en France ou ailleurs en Europe, les joueurs algériens raniment cet été le volcan des transactions et ornent bien les gazettes des tabloïdes. Des formations à l'image de l'USMA, de la JSK, du MCA, ou encore de l'ESS cassent, ces derniers jours, leurs tirelires pour s'offrir les éléments les plus en vue du championnat afin de tenter de faire bonne figure lors du prochain exercice footballistique. Les Belkaïd, Maouche, Yacef, Bouder, Chaïb, et autres Hadi Adel et Moumen font la une des journaux sur fond d'une terrible effervescence dans les cercles des clubs. Les supporters sont aux aguets, à l'affût de la moindre “info” sur le va-et-vient des “stars”. Le feuilleton de l'été ne passe pas à la télé mais chez les footeux. C'est parti jusqu'au 15 août ! Cependant, devant l'absence d'une réglementation claire qui régit ce genre de transferts, en dépit des promesses de la FAF de déblayer le terrain bien avant l'ouverture de la période des mutations, c'est-à-dire au début juillet dernier, l'on a souvent l'impression que les clubs naviguent à vue. En effet, bon nombre d'entre eux ont fait signer aux joueurs des nouveaux contrats sans être sûrs de les avoir dans leur effectif à l'ouverture du grand bal prévu pour le 25 août prochain. Depuis que le président de la FAF, M. Raouraoua, a balancé que tout contrat d'un joueur non déposé dans les délais, visiblement avant le début du prochain exercice, puisque les délais n'ont pas été précisés par la FAF qui soutient du reste que les contrats des joueurs, anciens et nouveaux peuvent encore être déposés, c'est un peu la confusion. Les clubs accourent pour déposer ces précieux documents et certains le feront incessamment pour se mettre à l'abri. Mais, seulement voilà, des voix s'élèvent au sein même des joueurs pour crier tout haut qu'ils n'ont signé aucun contrat jusqu'à présent et ne comprennent pas comment leurs clubs puissent déposer à la LNF des documents qu'ils n'ont jamais signés ou même vus. Vrai ou faux, il va sans dire que ces révélations laissent perplexes et suscitent du coup même des soupçons d'éventuelles manipulations de contrats au sein de nos clubs. Un exemple similaire de falsification de signature s'est posé il n' y a pas si longtemps chez une grosse cylindrée, mais l'affaire a été vite expédiée à l'amiable. La falsification a été prouvée et le club a dû, sous la pression des menaces de recours à la justice, libérer le joueur. Qu'en sera-t-il des présentes révélations ? Les concernés saisiront-ils la justice pour prouver leurs dires et faire valoir leurs droits ? Là est toute la question, car dans le cas contraire, ça serait tout simplement une tempête dans un ver d'eau… S. B.