La reprise des travaux de l'Assemblée nationale pour la session de printemps a été boycottée par le FFS dont les députés ont préféré se recueillir sur la tombe d'Aïssat Idir, fondateur de l'UGTA. Sur place, Mohamed Nebbou, premier secrétaire national du parti, a estimé que la nouvelle Constitution n'est qu'un leurre qui se manifeste par "une inversion des priorités", qui "révèle la logique personnelle, si ce n'est partisane ou clanique, qui a conduit à programmer cette révision en dernier". Pour Nebbou, cette démarche adoptée par le pouvoir est le signe qu'il "persiste dans une démarche unilatérale et autoritaire", parce qu'il "pense disposer des ressources politiques, diplomatiques, financières, économiques, culturelles et sociales pour continuer dans cette voie et qu'il escompte un retournement de la conjoncture pétrolière en sa faveur". Le responsable du FFS a expliqué que cette session sera dominée par "la révision des lois et des réformes qui viennent d'être adoptées". "Cette révision ne permettra pas le changement", a-t-il dit, ajoutant que le FFS "partage le point de vue de tous ceux qui estiment que cette Constitution consacre la rupture avec l'Etat social, la régression syndicale, la dérèglementation de la sphère économique et ‘l'open sky' en matière de droit du travail". M. Nebbou a souligné que la nouvelle orientation économique nécessitait "un grand débat citoyen et un grand débat démocratique", mais il regrette que "ce débat n'ait pas eu lieu" parce que, analyse-t-il, "le pouvoir et certaines forces politiques n'ont pas pu, n'ont pas su ou n'ont pas voulu lever le préalable politique". Pour le FFS, rassembler les énergies pour renforcer la cohésion sociale, il fallait "opter pour un dialogue politique véritable pour reconstruire le consensus national", indiquant qu'à ce propos, "le FFS souligne que les différentes initiatives politiques présentes sur la scène médiatico-politique ne se confondent pas". Le parti du défunt Aït Ahmed a rappelé que "les origines de la crise algérienne remontent au lendemain de l'indépendance du pays" et que cette crise "était présente avant la chute des revenus des hydrocarbures". Le Front ajoute que chaque jour qui passe "démontre qu'aucun acteur politique ou social ne peut, à lui seul, trouver une issue politique et mettre le pays sur la voie d'un développement durable", car, dans la conjoncture actuelle, "le FFS, qui se veut dans la continuité du message de Novembre et du congrès de la Soummam, reste fidèle à ses engagements primordiaux de construire démocratiquement la nation algérienne et l'Etat démocratique et social". Dans le domaine de l'action parlementaire, Nebbou a informé que sa formation "continuera de populariser et de potentialiser les revendications légitimes de la population, poursuivra dans le travail de proximité auprès de la population et continuera de rechercher et de proposer des mécanismes et des cadres de dialogue et de concertation pour reconstruire le consensus national". Mohamed Mouloudj