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Financière : le cas du logement
Les politiques sociales dans la turbulence de la crise
Publié dans Liberté le 03 - 03 - 2016

Il faut savoir que le logement a été, du fait des retards considérables pris dans les décennies 70, 80 et 90, la revendication sociale la plus sensible exprimée par les ménages et la population de façon plus générale. Son traitement est devenu l'élément central de la cohésion sociale. C'est ce qui explique probablement le nombre de thèses, d'études et d'articles que notre communauté universitaire a consacré à cette problématique sans oublier les rapports récurrents du CNES sur le sujet. De "l'habitat individuel de Jijel" en passant par "les nouveaux modes d'habiter dans les Hauts-Plateaux", en passant par "l'habitat collectif urbain de Skikda" les sujets étudiés ont été nombreux et variés. C'est ce qui explique surtout l'importance des ressources budgétaires que les pouvoirs publics ont consacré à ce secteur. A-t-on pour autant réglé la question ? Pas tout à fait. Bref état des lieux. En 2000, le déficit en logements était estimé à 3 000 000 d'unités. Beaucoup a été construit depuis. En 2016, il reste à résorber seulement un déficit estimé à 720 000 logements par les pouvoirs publics. De ce chiffre on peut même soustraire les 300 000 lots de terrain qui seront distribués dans les Hauts-Plateaux. Il restera donc un solde de 420 000 logements à réaliser. Ce dernier effort est, pour Abdelmadjid Tebboune ministre en charge du logement, "la dernière étape du règlement définitif de la crise du logement" en Algérie d'ici 2019. Entendre par là qu'au-delà de 2019, ce sera, nonobstant quelques besoins sociaux bien identifiés, essentiellement l'épargne des ménages et le marché financier qui prendront en charge la demande ultérieure. Sauf qu'entre temps, à partir de juin 2014, la crise financière, qui n'a rien de passager, s'est invitée au débat. Le tout est de savoir si cette nouvelle donne va changer fondamentalement les démarches et les objectifs fixés en la matière. Pour le moment, les postures discursives publiques tenues par les responsables du secteur sont celles d'un maintien du cap en partant du fait que l'essentiel a été déjà fait. En termes de bilan, on peut noter un regret majeur. Les programmes ont été réalisés, sur financement budgétaire, en majeure partie par des moyens étrangers, ratant une fois de plus une possibilité financée d'intégration du secteur de l'habitat. Pendant cette période de construction intensive de logements, les capacités nationales de réalisation n'ont pas été au rendez-vous ni d'ailleurs celles des moyens de construction en particulier le ciment. À la faveur de ces programmes massifs et solvables initiés depuis quinze ans, nous n'avions ni réalisé des usines de ciment pour couvrir les besoins en matériaux de construction, ni développé des groupes de construction puissants sur moyens propres ou acquisition externe. La pression de la demande a eu un effet d'éviction sur l'intégration de la production nationale de logements et d'infrastructures. On a reproduit tout simplement la démarche extravertie du secteur des hydrocarbures. On couvre certes, par les revenus de la rente, la demande sociale ou financière. Mais de façon consubstantielle, on asphyxie l'offre nationale en maintenant une économie peu diversifiée dont la reproduction est assurée par le reste du monde. C'est ce cercle vicieux qu'il faudra briser pour le secteur de l'habitat comme pour les autres. Pour ma part, il me semble que le nouveau contexte économique, marqué par le retour gagnant des filières industrielles de matériaux de construction, l'émergence d'entreprises artisanales mais aussi de quelques grands groupes privés et publics dans le BTPH, crée des conditions favorables à une internalisation progressive du secteur de l'habitat. Cela sera également favorisé par la diminution de la pression sociale et le recul probable des crédits budgétaires mobilisables.
Je voudrai conclure par une observation sur les nombreux articles de presse et sur les colloques "scientifiques" consacrés ces dernières semaines à l'économie algérienne, outre-Méditerranée. L'intérêt porté à mon pays par de puissants think tanks et publications prestigieuses nous honore. Mais certains propos et écrits m'ont paru à la fois exagérés, superficiels et pour certains confinent à de l'ingérence comme ceux du journal Le Figaro du 24 février 2016, date symbolique, appelant "à identifier la relève et la soutenir" en ajoutant "afin que les Algériens sortent de leur torpeur". Je rassure l'éditorialiste de ce quotidien. Les Algériens sont sortis de leur torpeur un certain premier novembre 1954. Ils ne vont pas s'assoupir de sitôt ; notamment pour sortir de la crise financière que traverse leur pays. Ils en ont connu d'autres plus graves dont ils s'en sont sortis seuls. L'Europe n'a rien à craindre de l'Algérie. Au contraire ; elle l'a déjà prouvé. C'est ce qu'on appelle un partenaire fiable aujourd'hui et demain. Tout le reste n'est que de l'écume.
M. M.


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