L'Ecole des beaux-arts de Biskra, qui a ouvert ses portes en juillet 2007, prend en charge un énorme potentiel artistique. L'ouverture d'une structure capable d'accueillir aussi bien des artistes en herbe ou amateurs dans la matière a permis de donner la chance à ces étudiants de reproduire souvent les paysages et la vie de chaque jour, ont indiqué les responsables de l'établissement. Pour cette année scolaire, 35 étudiants se sont inscrits à l'école (25 filles et 10 garçons). Ces jeunes artistes sont issus de la ville de Biskra, mais aussi des wilayas limitrophes et des plus lointaines du Grand Sud. Le programme pratique est composé de plusieurs matières, à l'exemple du dessin, peinture à l'huile, communication visuelle, design, miniatures et calligraphie arabe. Quant aux matières théoriques, on peut citer l'histoire de l'art, littérature arabe et langue française. Ces cours sont dispensés par des enseignants spécialisés diplômés dans leur majorité de l'Ecole des beaux-arts de Batna ou de l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger. Dans l'une des salles de classe, nous avons rencontré des étudiants en communication visuelle (bande dessinée). Dans ce cours, ils sont à peine quatre élèves sous l'œil vigilant de leur enseignante. Ces jeunes – Sabrina, Haidar, Hichem ou encore Narjess – ont confié qu'ils aiment ce qu'ils font comme travail, même si au début de leur scolarité, ils n'avaient pas une idée exacte des méthodes et cours dispensés par cet établissement artistique. Cependant, un souci revient sans cesse, celui de la rareté des outils de travail et des plus simples (fusain, pinceaux, crayons, peinture...), et quand ils sont disponibles, ils sont de mauvaise qualité ou bien de qualité moyenne. La directrice de l'école, Mme Assassi, a indiqué à ce propos que son école "prend en charge des élèves d'un potentiel artistique énorme. D'ailleurs, certains d'entre eux ont pu briller et plusieurs fois lors des regroupements des établissements des arts". Notre interlocutrice invoque, cependant "l'absence d'infrastructures pour la prise en charge des étudiants qui viennent des wilayas limitrophes et même de certaines communes et daïras de Biskra (à plus de 100 km du chef-lieu)", en signalant que "cette absence de moyens a causé la diminution d'un grand nombre d'inscriptions". Ayant constaté que les sortants de l'Ecole des beaux-arts ne trouvent aucun débouché, "les férus de peinture et dessin préfèrent aller vers d'autres établissements à l'exemple du centre de formation professionnelle et garder leurs talents de dessinateur et peintre juste comme un hobby, ce qui est vraiment dommage", nous dit Mme Assassi. RACHID HAMATOU