De 16 millions en 2015, le nombre de Yéménites dans le besoin d'une aide humanitaire est passé à 21 millions, dont deux millions d'enfants souffrant de malnutrition. "La situation humanitaire s'aggrave, les ONG n'arrivent plus à couvrir les besoins de la population", a déclaré Cristina Thevenot, une responsable d'Action contre la faim (ACF), citée par le quotidien suisse Le Matin. Selon cette organisation non gouvernementale, une des rares encore présentes au Yémen, près de 80% de la population yéménite a besoin d'aide humanitaire dans ce pays en proie à une situation effroyable. Ainsi, les affrontements opposant les Houthis, et la partie de l'armée fidèle à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, aux troupes loyales au président de transition Abd Rabo Mansour Hadi, qui sont soutenues au sol et dans les airs par les forces de la coalition arabe sous commandement saoudien, ont transformé le Yémen en un vaste champ de bataille, dont les victimes sont principalement des civils. La situation se détériore de jour en jour, selon les ONG activant sur place, à l'instar d'Action contre la faim (ACF), qui indique que le nombre de personnes dans le besoin a atteint un seuil important, rendant la situation très difficile à maîtriser. On apprend ainsi que 21 millions de Yéménites, soit 80% de la population de ce pays, contre quelque 16 millions en mars 2015, sont dans le besoin d'une assistance humanitaire. Mme Thevenot, la responsable de l'ONG helvétique, a affirmé que "le niveau d'urgence humanitaire a été élevé à la phase 4, juste avant la famine" dans dix gouvernorats sur 21. La même source a également souligné qu'en outre il existe plein d'obstacles qui entravent l'activité des ONG. On peut citer la liberté de mouvement limitée, ainsi que les menaces et les interpellations du personnel dans ce pays en proie à la guerre. On apprend aussi que plus de deux millions d'enfants connaissent la malnutrition, et concrètement un enfant sur trois à Hodeida se trouve dans cette situation effroyable. De son côté, Isabelle Moussard Carlsen, la directrice régionale pour le Moyen-Orient d'ACF, a déclaré : "Nous constatons une aggravation des cas de malnutrition qui arrivent dans les centres d'Action contre la faim, et les enfants sont plus âgés." Pendant ce temps, le conflit armé se poursuit dans le pays, après le rejet vendredi par l'Arabie saoudite de l'idée d'une résolution du Conseil de sécurité qui dénoncerait les attaques contre les civils au Yémen, où Ryad mène une intense campagne militaire. "Nous ne pensons pas qu'une résolution soit nécessaire à ce stade", a affirmé à la presse l'ambassadeur saoudien à l'ONU Abdallah Al-Mouallimi, en réponse aux pays membres du Conseil, qui ont jugé la situation humanitaire "très grave" au Yémen et ont "demandé aux parties de respecter le droit humanitaire international". Merzak Tigrine