Désigné à la tête du ministre de la Jeunesse et des Sports en juillet 2015, en remplacement de Mohamed Tahmi, M. El Hadi Ould Ali, fait fasse à sa première tempête dans le secteur. Le branle-bas de combat suscité par la mise en application du décret exécutif n°1574 du 16 février 2015 fixant les dispositions et le statut type applicables au club sportif amateur, notamment en ce qui concerne son article 6, et la menace des clubs de boycotter les compétitions a poussé le MJS à intervenir pour éviter la crise. En effet, dans un communiqué publié sur son site internet, le MJS annonce que "M. El Hadi Ould Ali, ministre de la Jeunesse et des Sports a procédé dimanche à l'installation officielle de la commission mixte chargée d'étudier et de recenser les situations qui seraient induites par l'application des dispositions de l'article 6 du décret exécutif n°15-74 du 16 février 2015 fixant les dispositions et le statut type applicables au club sportif amateur". "Cette commission est composée de cadres centraux au ministère de la Jeunesse et des Sports, de représentants du Comité olympique et sportif algérien et de clubs sportifs amateurs. Lors de son allocution, le ministre a rappelé que suite aux sollicitations des clubs sportifs amateurs, dans l'esprit de concertation et de dialogue avec les partenaires et soucieux de préserver la quiétude au sein desdits clubs et la saison sportive, la décision de créer cette commission a été prise. Ainsi, le ministre a proposé dans un premier temps de retarder la mise en œuvre de l'application de l'article 6 comme mesure d'urgence et a demandé en seconde étape à la commission de proposer la formule adéquate en vue de dépasser cette situation, et ce, dans le respect des formes pouvant garantir la pérennité du mouvement sportif et de ses règlements", note le communiqué du MJS. De là à dire donc que le MJS a reculé devant la pression des fédérations et des clubs amateurs, il n'y a qu'un pas à franchir. En fait, l'on se dirige tout droit vers une reformulation de l'article 6 qui le viderait donc de son sens alors que l'idée principale des pouvoirs publics est d'empêcher les clubs amateurs de payer des salaires et des indemnités à partir des subventions de l'Etat. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal ira-t-il du coup jusqu'à abroger le décret en question et conforter M. El Hadi Ould Ali dans sa nouvelle démarche afin de rassurer le mouvment sportif national ? Attendons pour voir ! Pour rappel, l'article 6 du décret stipule : "Il est interdit le changement de destination par le club amateur d'une subvention publique de l'Etat ou des collectivités locales sans l'accord express de l'administration chargée des sports sans en avoir informé et recueilli l'avis de la collectivité ou de l'organisme ayant octroyé la subvention. Aucune rémunération ou indemnité, ou prime attribuée à un sportif du club sportif amateur, ne peut être puisée sur les subventions publiques de l'Etat ou des collectivités locales accordées au club sportif amateur sous peine de sanctions prévues par la législation et la réglementation en vigueur." Autrement dit, un club sportif amateur omnisports ne peut pas payer ses athlètes et ses entraîneurs à partir des subventions de l'Etat. Les dirigeants des clubs amateurs doivent donc se débrouiller pour dénicher des sponsors afin de pouvoir payer leur personnel. Samir L.