Le FFS maintient l'espoir de voir son initiative de consensus national perçue pourtant comme un échec que son premier secrétaire renvoie à l'absence de volonté politique du pouvoir. Réajustant le tir, M. Nebbou entrevoit la solution à travers la Constitution d'"un front contre la dictature". "Ni la révision de la Constitution et encore moins l'adoption de nouveaux textes de loi ne peuvent résoudre la multitude de problèmes auxquels fait face l'Algérie, un pays gangrené par la corruption et les dangers qui le guettent sur le plan national, régional et international", a affirmé, hier, à Oran, Mohamed Nebbou, premier secrétaire du FFS, dans un point de presse en marge de la Journée de la femme qu'il a présidée dans un hôtel de la ville. Pressé de questions par les journalistes sur l'avenir de l'initiative du FFS, Mohamed Nebbou a répliqué qu'"il n'y a pas de volonté de changement démocratique de la part du pouvoir à l'effet d'aller vers un consensus fondé sur un changement organisé, pacifique et graduel". Restant évasif sur la tenue du congrès de l'opposition, le Mazafran II, le premier secrétaire du FFS s'est contenté d'ajuster le tir en déclarant que le FFS "a sauvé l'Algérie à plusieurs reprises". Evoquant la participation du FFS aux élections législatives en 2012, Mohamed Nebbou a souligné : "Nous avons vu que l'Etat algérien était en danger (et) nous avons fait en sorte à ce qu'il ne vacille pas pour l'empêcher de s'effondrer." En se proposant comme une force politique qui se projette dans le présent, Mohamed Nebbou a vivement critiqué le cycle des élections qui, selon lui, "n'ont jamais réglé les problèmes de l'Algérie", précisant, à ce propos, la vision de son parti sur la nécessité "d'engager un processus constituant, y compris avec les autres partis politiques et le pouvoir pour la mise en œuvre d'un projet de transition à minima". Il mettra en exergue l'idée de constitution "d'un front contre la dictature", tirant, de ce fait, la sonnette d'alarme sur "la surdité du pouvoir qui constitue un réel danger pour le pays". Clouant au pilori les déclarations de certains cercles gravitant autour de la sphère du pouvoir, Mohamed Nebbou s'est interrogé sur "l'instauration de l'austérité alors qu'il n'existe pas de crise comme le clame, haut et fort, le pouvoir". Assurant "faire de notre mieux pour réhabiliter la politique en ne refusant aucun dialogue", le premier responsable du Front des forces socialistes a fermement annoncé que sa formation politique priorise de "travailler avec la société civile et les syndicats". La journée du 8 Mars a été aussi l'occasion pour Mohamed Nebbou de dénoncer la loi de finances "antinationale et antisociale" et la révision de la Constitution qui constitue "un véritable coup de force intentionnel et constitutionnel". K. REGUIEG-ISSAAD