C'est sur des questions notamment d'ordre économique qu'Amara Benyounès a construit son discours d'ouverture des travaux de la session ordinaire du conseil national du Mouvement populaire algérien (MPA), arguant qu'elle seront au cœur des débats à venir. Loin de s'immiscer de la polémique qui agite la scène politique nationale, Amar Benyounès a préféré orienter son intervention sur le volet économique, même si des critiques ont été distillées à l'opposition. La situation de crise qui frappe de plein fouet l'économie nationale ne peut être résolue, a-t-il estimé, "sans des réformes économiques profondes, urgentes et structurelles". Le remède que propose le SG du MPA doit être économique loin de toute surenchère démagogique, reconnaissant, au passage, que la chute des revenus en devises a atteint les 70% et que c'est grâce aux réserves de change de près de 150 milliards de dollars que les effets de la crise vont être atténués pour une période de quatre années. "Le problème du foncier industriel, des tracasseries administratives et du financement des investissements doivent être résolus en priorité, avec un assainissement du climat des affaires", a-t-il prôné, appelant à l'ouverture des capitaux des banques publiques au privé national et aux étrangers. Abordant le secteur informel, l'ancien ministre du Commerce l'a qualifié "de véritable cancer de l'économie nationale", qui pourrait, si les choses restent en l'état, "devenir une menace sur les équilibres économiques, sociaux et même politiques". Sur le plan politique, le SG du MPA reproche à l'opposition son manque de propositions. "Notre opposition n'a pas d'alternatives, ni de projets", a-t-il estimé, ajoutant qu'elle se contente "de rejeter" tout ce qui vient de l'Exécutif. Concernant l'idée de la période de transition proposée par les partis de l'opposition conglomérés au sein de la CLTD, Amara Benyounès considère cette option comme un appel "à un putsch", soulignant que son parti "est pour le respect du calendrier électoral", avant d'ajouter que le pays "ne connaîtra ni une période de transition et encore moins des présidentielles anticipées". Concernant la rumeur sur un éventuel remaniement ministériel, le SG du MPA a souligné que "seule la presse en avait fait écho" et que "la déclaration du gouvernement sur le sujet était claire". Cela dit, M. Benyounès dément ou du moins ne croit pas à un changement au sein de l'Exécutif pour bientôt, rappelant que le soutien du MPA au chef de l'Etat "découle d'une conviction". À propos de la situation régionale, M. Benyounès a appelé à un "consensus national", pouvoir et opposition, pour faire face, a-t-il dit, "aux dangers qui guettent le pays". Pour lui, la situation en Libye et en Tunisie, conjuguée à la faiblesse des autres pays du Sahel, peut constituer "une réelle menace". Mohamed Mouloudj