Le président du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès, n'a ni confirmé ni démenti « l'information ou la rumeur » qui a circulé vendredi soir sur le transfert du chef de l'Etat, Abdelalziz Bouteflika, en France pour des soins. « Si réellement il a été transféré à l'étranger, je pense qu'il y aura un communiqué de la présidence de la République pour relater exactement ce qui s'est passé. Si c'est réellement le cas, j'attends le communiqué de la Présidence », a précisé le président du MPA en marge de l'ouverture des travaux du conseil national de son parti à Sidi Fredj. Lors de son discours, Amara Benyounès a réitéré le soutien« indéfectible » du MPA au président de la République, critiquant ceux « qui ont relayé avec joie la rumeur ou l'information qui a circulé vendredi soir ». Le soutien du MPA au chef de l'Etat est « entier et indéfectible », dira-t-il. Ce soutien est basé sur « des convictions et le projet du chef de l'Etat ». Concernant la révision constitutionnelle, Amara Benyounès n'a donné aucune information concernant la suite à donner au projet. « J'ignore ce que va faire le Président, s'il va soumettre le projet à l'APN ou à un référendum populaire. Mais c'est à ce moment-là qu'il y aura une distinction entre ceux qui soutiennent le projet et ceux qui sont contre », a-t-il indiqué. A propos de l'initiative du FFS relative à la tenue d'une conférence de consensus national, Benyounès conditionne toute discussion par le respect des institutions républicaines. « Le MPA ne négocie pas avec un parti qui rejette l'élection présidentielle de 2014 et ses résultats », a-t-il déclaré, précisant que sa formation va donner suite à l'initiative du FFS après la tenue de la 6e session du conseil national. A ce propos, il a insisté sur « l'indépendance et l'autonomie » du MPA qui « n'est lié à personne d'autre que le chef de l'Etat ». Le MPA, a insisté Amara Benyounès, ambitionne de « créer un pôle démocratique, nationaliste et républicain » avec les partis qui adhèrent à cette idée. Dans ce sillage, il n'a pas manqué de fustiger les partis de l'opposition qu'il a qualifiés d'« opposition de Zéralda », qui n'a aucun programme politique, économique ou culturelle », précisant que son seul objectif « est le départ du président de la République ». Pour lui, les revendications de ces partis sont entachées de contradictions dans la mesure où il est impossible de demander en même temps l'application de l'article 88 de la Constitution et d'appeler à une période de transition. « Si on applique l'article 88 de la Constitution sur l'invalidité du chef de l'Etat, on désigne le président du Sénat pour la gestion des affaires du pays et on organise une élection présidentielle anticipée 60 jours après », a-t-il expliqué. « Même dans le cas de l'application de cet article, il n'y aura pas de période de transition car elle fait partie du problème et non de la solution. De toutes les manières, on ne peut pas aller vers la transition car l'Algérie a toujours respecté les échéances électorales », a soutenu le président du MPA. Sur les questions internationales, le président du MPA a réagi aux multiples attaques du Maroc contre l'Algérie. « On respecte les positions du président Bouteflika sur la politique étrangère mais on ne va pas ménager le Maroc qui n'arrête pas ses attaques », a-t-il prévenu. Pour lui, l'Algérie « ne laissera jamais tomber le Sahara occidental et continuera à soutenir sa cause et à respecter le droit à l'autodétermination des peuples ».