Les anciens partisans de l'Algérie française montent au créneau. Ils s'activent sur plusieurs fronts et font appel à leurs soutiens politiques pour semer le trouble sur la participation, aujourd'hui, du président François Hollande aux célébrations marquant la fin de la guerre d'Algérie. Une vingtaine d'associations de pieds-noirs et de harkis ont publié, jeudi, le texte d'une pétition dans le magazine de droite Valeurs actuelles, demandant au chef de l'Etat français de renoncer à son projet. "En commémorant le 19 mars 1962, François Hollande, en plus de jeter le voile noir de l'oubli sur les souffrances d'une partie de ses compatriotes, poursuit sa démarche de repentance vis-à-vis de l'Algérie, qui célèbre le 19 Mars comme une victoire, et exige que ne soit reconnue qu'une seule catégorie de victimes", dénoncent les signataires, estimant qu'à l'opposé de ses prédécesseurs, l'actuel locataire du Palais de l'Elysée agit dans un esprit de division. En se déplaçant au quai Branly, sur les bords de la Seine, où se trouve le Mémorial de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, M. Hollande a accompli, en effet, un acte inédit. Il est le premier président français à prendre part à ces commémorations marquant, depuis 2002, la signature des accords d'Evian. À cette occasion, il prononcera un discours qu'il a rédigé avec l'aide d'historiens, dans le même esprit, semble-t-il, que celui d'Alger, lors de sa visite d'Etat, en décembre 2012. Hollande, pour qui il est important de regarder vers l'avenir, souhaiterait aussi que le passé colonial de la France soit assumé complètement par la République. Une grande partie réclame, par souci d'équité, qu'un statut de victime lui soit attribué au même titre que les victimes algériennes. Dans leur pétition, les associations de défense des droits des pieds-noirs et des harkis qualifient de "honte et de déshonneur" la célébration du 19 Mars, mettant en avant les souffrances des rapatriés d'Algérie. Ils demandent en conséquence à François Hollande de désofficialiser cette date. Par ailleurs, ils invitent tous les maires de France à débaptiser les rues qui en font mention. S. L.-K.