L'ex-ministre de l'Energie, Chakib Khelil, est rentré, jeudi, à Oran, après une absence de plusieurs années. À la surprise générale et en l'absence de la presse qui a été tenue à l'écart de l'événement, Chakib Khelil, ancien ministre de l'Energie et des Mines, a débarqué, jeudi soir, à l'aéroport international d'Oran Ahmed-Ben-Bella, en provenance de France à bord d'un vol ZI 263 de la compagnie Aigle Azur, avons-nous appris, jeudi, de sources concordantes. Chakib Khelil a été accueilli à sa descente d'avion par des officiels et des membres de sa famille. Accompagné de ses proches parents et d'officiels de la ville, dont le wali d'Oran, Chakib Khelil est passé au salon d'honneur avant de se rendre directement à sa villa située dans le quartier résidentiel à Canastel. L'accueil officiel réservé à l'ancien ministre dénote l'intérêt des pouvoirs publics de laver de tout soupçon l'ancien ministre. Un retour qui intervient quelques jours seulement après des déclarations fracassantes du secrétaire général du FLN à propos des cadres jetés en prison et de la cabale sécuritaire dont a été victime Chakib Khelil. Les observateurs n'en pensent pas moins que son retour au bercail a été rendu possible après le départ d'anciens agents des services de sécurité à l'origine de sa mise en cause dans plusieurs dossiers ayant un rapport direct avec les scandales à répétition qui ont éclaboussé Sonatrach. Le retour de Chakib Khelil à Oran qu'il a dû quitter précipitamment pour la dernière fois, le 29 mai 2013, lui ouvrirait la voie à la réintégration, affirme-t-on. L'on a estimé que le retour au pays de l'ancien ministre s'inscrit en droite ligne dans la perspective du président de la République qui a ordonné l'ouverture d'une enquête concernant l'ex-haut fonctionnaire et qui l'a innocenté. En se dirigeant directement à son domicile où sa défunte mère est décédée le 21 mai 2013, l'ancien ministre a tenu à lui rendre hommage. Il garde un souvenir amer en étant absent le jour de ses funérailles à Oran. À cette période, on laissait entendre que l'ancien ministre a préféré s'éclipser pour éviter une interpellation quant à son éventuelle implication par la justice dans des affaires de corruption. Chakib Khelil a perdu sa mère lors d'une opération de perquisition des services de sécurité de sa villa sise à Canastel où vivait sa famille. Cette descente inopinée des services de sécurité a semé la panique parmi les occupants, dont la mère de l'ancien ministre, nonagénaire et souffrante. Le scandale financier qui a terni l'image de marque de Sonatrach a été décrié par l'ancien ministre qui s'exprimait le 16 mars 2010 sur les ondes de la Radio nationale, affirmant que cette situation "a porté atteinte à l'image de l'Algérie en quelque sorte, puisque Sonatrach est le moteur économique qui assure les revenus au pays". Ces assertions étaient en fait destinées à désapprouver les propos lénifiants d'Abdelhafid Feghouli, ancien P-DG par intérim, qui a démissionné avec d'autres cadres après leur inculpation pour association de malfaiteurs. Considéré comme proche du président de la République, Chakib Khelil était un cadre important au sein du groupe pétrolier avant sa nomination au poste de ministre de l'Energie et des Mines. L'ex-ministre et plusieurs de ses proches faisaient l'objet d'un mandat d'arrêt international dans le cadre du scandale de corruption de Sonatrach, avait alors annoncé, le 12 août 2013, le procureur général près la cour d'Alger, Belkacem Zeghmati. K. R.-I.