Ils ne sont pas encore, pour la plupart, trentenaires. Ils sont étudiants ou font leur baptême du feu dans le monde du travail. Mais ils ont en partage le même idéal, celui-là qui les regroupe et qui les unit : la lutte d'une manière pacifique et responsable pour la citoyenneté, la démocratie et les libertés. Eux, ce sont les jeunes militants de l'association Rassemblement actions jeunesse (RAJ). En dépit des entraves d'un pouvoir frileux et réfractaire à la contestation de l'ordre établi, le RAJ, qui fêtait, hier, son vingt-troisième anniversaire, continue, tant bien que mal, à porter la voix de la jeunesse, ses aspirations, mais aussi ses frustrations. Durant vingt-trois ans, soit l'âge du début de la maturité, le RAJ n'a pas cessé de s'associer au combat pour les causes justes, celles qui visent le parachèvement de l'émancipation des Algériennes et des Algériens, comme le proclament à l'unisson ses militants. "Au fil de ces 23 dernières années, d'une génération à une autre, le RAJ n'a jamais cessé de porter haut et fort la voix de la jeunesse algérienne pour exprimer ses douleurs et ses aspirations, cela malgré la situation politique exceptionnelle marquée par les crises successives et multidimensionnelles", soutient Abdelouhab Fersaoui, président de l'association. Au milieu de jeunes militants et d'anciens dirigeants de l'association, comme Hakim Addad, ou encore des représentants d'autres associations, comme Hassan Ferhati, représentant des familles de disparus, ou encore Me Benissad, président de la Laddh, regroupés hier au siège de l'association à Alger, Abdelouhab Fersaoui n'a pas dissimulé la difficulté du mouvement associatif pour lutter face à un pouvoir autoritaire, ne tolérant que ses thuriféraires, sa clientèle et les voix intéressées. Conscient, comme certaines autres parties dans la sphère politico-socio-économique, que la concrétisation de l'Etat de droit passe inévitablement par la création d'un rapport de force au sein de la société, le président du RAJ plaide la canalisation de toutes les dynamiques qui s'expriment au sein de la société en faveur d'un Etat de droit, de citoyenneté et des libertés. "La construction de l'alternative démocratique face à la politique d'exclusion et de marginalisation ne peut être l'apanage d'une seule organisation ou d'un seul parti, mais le fruit de l'engagement et de l'implication effective et efficace de toutes les forces vives et progressistes dans la société. Le changement démocratique et pacifique passe aussi par l'implication de la société afin de se réapproprier les espaces publics, le rapprochement et la création des synergies entre tous les acteurs autonomes de la société, ce travail est indispensable pour faire entendre la voix du citoyen et bâtir un rapport de force en faveur de la société", dit-il. Et pour se donner les moyens, dans un contexte en pleine mutation, le RAJ ne compte pas s'arrêter en si bon chemin : il compte ainsi lancer prochainement sa webradio, à l'occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse, et un mensuel. "Fidèle aux principes et aux objectifs de l'association tracés, il y a 23 ans, le RAJ va continuer de lutter d'une manière pacifique et responsable pour la citoyenneté, la démocratie, les libertés." Karim Kebir