Le bureau d'Amnesty International en Algérie a, dans sa toute dernière déclaration, plaidé pour la libération des huit militants du mouvement non agréé Ma Frat, condamnés à un an de prison ferme pour avoir participé à une manifestation pacifique afin d'exprimer leur désarroi, en l'occurrence Abdelali Ghoulam, Dahmane Kerami et six autres membres du même mouvement. "Ces militants sont des prisonniers d'opinion, emprisonnés uniquement pour avoir exercé pacifiquement leur droit à la liberté d'expression et d'association. Les autorités doivent cesser d'arrêter, de poursuivre en justice et d'emprisonner les personnes exerçant pacifiquement leurs droits à la liberté d'expression et de manifestation pacifique", lit-on dans la déclaration. Rappelons que le parquet de Tamanrasset a requis, le 7 mars dernier, un an de prison ferme contre le fondateur de Ma frat, Abdelali Ghoulam, pour avoir participé à un "attroupement non armé" et "entravé la circulation" sur une voie publique, lors d'une manifestation pacifique tenue devant le siège de la wilaya de Tamanrasset, le 29 décembre 2015, dans le cadre d'un conflit foncier que les autorités locales peinent à résoudre. Abdelali Ghoulam, également membre du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC), a été mis au cachot depuis le 2 mars, date de son arrestation, pour "outrage au Président" à la suite d'une publication sur la page Facebook de Ma Frat. Sept autres manifestants du même mouvement, dont un autre membre fondateur en la personne de Dahmane Kerami, ont été condamnés, le 6 janvier dernier, à un an d'emprisonnement par le tribunal de première instance de Tamanrasset pour avoir "offensé des organes publics". Ces militants, précise Amnesty International Algérie, ont été arrêtés le 31 décembre 2015 et sont maintenant détenus à la prison de Tamanrasset. Leur procès en appel a eu lieu le 14 mars. Pour mémoire, les deux activistes de Ma Frat, Abdelali Ghoulam et Dahmane Kerami, avaient déjà été condamnés à des peines d'un an d'emprisonnement avec sursis assorties d'une amende de 50 000 DA pour avoir organisé une manifestation pacifique dans la ville de Tamanrasset, en signe de soutien aux droits des travailleurs de l'Entreprise nationale d'exploitation des mines d'or (Enor) à Tamanrasset et pour dénoncer les conséquences environnementales de l'exploitation du gaz de schiste par fracturation hydraulique dans la région d'Ahnet, à In Salah. RABAH KARECHE