En déplacement à Oran, Mohamed Abdou Bouderbala, P-DG d'Air Algérie, a animé, hier, une conférence de presse dans laquelle il a défendu le plan de restructuration visant à redorer le blason d'Air Algérie terni par des années de mauvaise gestion. M. Bouderbala a réitéré sa conviction qu'Air Algérie n'avait d'autre choix que de se conformer aux standards internationaux pour espérer faire face à la concurrence féroce des compagnies internationales. Pour cela, il a souligné que le pavillon national est en train de créer des filiales, cinq en tout, qui permettront à la compagnie un meilleur fonctionnement, à la fois, au bénéfice de sa trésorerie et au profit des passagers. Cinq filiales sont au programme : Catering, Maintenance, Fret-cargo, Handling et Services. "Lorsque ces filiales seront opérationnelles, gérées par des ressources qualifiées, Air Algérie pourra offrir des services de qualité", a-t-il assuré en indiquant qu'une école nationale de l'aéronautique pour la formation et le recyclage des ressources a été ouverte. Le P-DG a tenu à rassurer que ce plan de modernisation et de profond réaménagement d'Air Algérie n'inclut pas une quelconque privatisation d'une compagnie qui reste la propriété de l'Algérie. Citant en exemple la wilaya d'Oran qui dispose désormais d'une base "autonome", c'est-à-dire cinq avions entièrement pris en charge par la base en question, M. Bouderbala a affirmé qu'Air Algérie se portera mieux lorsque d'autres wilayas, comme Annaba, Constantine et des villes du Sud, seront dotées de leurs propres bases qui permettront de désengorger l'aéroport d'Alger et d'améliorer les prestations de services. "Aujourd'hui, 600 000 passagers transitent par Oran mais avec la réception du nouvel aéroport en 2018, le nombre atteindra les 3 millions", a-t-il lancé pour souligner tous les bénéfices attendus de la création de ces bases. Les retards, la mauvaise qualité de l'accueil, tant décriés par les usagers d'Air Algérie, seront graduellement résorbés et les prestations de services très moyennes s'amélioreront progressivement, promet Mohamed Abdou Bouderbala en appelant toutefois au sens civique des Algériens pour qu'ils prennent aussi soin des appareils. Le P-DG prévoit le rajeunissement progressif de la flotte aérienne (dont le nombre s'élèvera à 60 en septembre, une fois que la compagnie aura réceptionné ses 8 nouveaux avions) pour parvenir à un parc composé d'appareils dont la moyenne d'âge serait de quatre ans. Alors que la conférence de presse se tenait au moment où une attaque terroriste ciblait un aéroport bruxellois, M. Bouderbala a indiqué que tous les vols en direction de la capitale européenne avaient été annulés et rassuré que la sécurité des aéroports algériens est aux normes internationales et que toutes les dispositions sont prises pour éviter pareilles tragédies. "Et c'est souvent ce souci sécuritaire qui induit les retards des avions", a-t-il rebondi en reconnaissant toutefois que le manque de moyens matériels contribue à ces retards. En tout état de cause, malgré l'énorme défi que représente le réaménagement en profondeur d'une compagnie très décriée par les usagers mais aussi parfois par ses propres personnels, le P-DG d'Air Algérie veut croire que le miracle est possible. S. Ould Ali