Le complexe de l'ex-céramique, fleuron de l'industrie algérienne durant les années 1970, périclite au fil des ans, au grand dam des travailleurs encore en poste et qui sont désemparés par l'agonie de leur gagne-pain. D'aucuns évoquent les années fastes de cet important complexe industriel qui abritait plus de 1600 employés, toutes catégories confondues. Depuis la crise économique mondiale qui avait frappé de plein fouet notre pays durant les années 1990, cette usine avait entamé une descente aux enfers, puisque la production avait notablement baissé et des centaines de travailleurs avaient été licenciés. Aucun plan de redressement n'a été salutaire, et à présent les 84 travailleurs de l'ETER Algérie SPA de la SGP Est, Sud-Est de Annaba, sont montés au créneau cette semaine pour crier leur détresse et interpeller les pouvoirs publics sur leur situation catastrophique. Selon ces contestataires, le repreneur de l'usine, un investisseur italien, n'a pas respecté ses engagements, puisqu'il a décidé de vendre aux enchères le 3 avril prochain tous les équipements intra-muros afin de rembourser ses prêts bancaires. Ils déplorent cette action prise sans leur consultation préalable et qui engendrera leur chômage. Ils s'étonnent du silence affiché par la SGP Annaba, un organisme étatique censé défendre leurs droits et leur outil de travail. Ces ouvriers rappellent qu'ils n'ont pas perçu leurs salaires depuis deux mois et ils endurent une situation critique. Ils saisissent cette opportunité pour lancer un appel désespéré aux pouvoirs publics, notamment au président de la République, pour stopper ce bradage et sauver 84 familles qui risquent d'être livrées à elles-mêmes. Hamid BAALI