Pendant que Mohamed Alioui, secrétaire général de l'UNPA, Nouria Hafsi, secrétaire générale de l'UNFA, ainsi que d'autres tentaient, plutôt mal que bien, de susciter l'enthousiasme de la salle, rivalisant en discours de soutien au chef de l'Etat, les convives se bousculaient pour atteindre la sortie. Le premier meeting du Front interne initié par Amar Saâdani, secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), n'a pas eu l'effet escompté. La trentaine de partis politiques et la centaine d'associations annoncées comme partie prenante n'ont eu, au final, aucune visibilité, encore moins de poids dans le capharnaüm d'hier. Seuls Saâdani et Ghoul se sont distingués par leur discours, ouvrant ainsi un bal qui ne leur aura servi qu'à réaffirmer leur allégeance au chef de l'Etat, confirmant du coup toute l'improvisation et l'opportunisme qui ont entouré ce conclave. Au-delà du nombre de présents, la portée du discours développé au cours des différentes prises de parole a été courte, pour ne pas dire insignifiante. Pendant que Mohamed Alioui, secrétaire général de l'UNPA, Nouria Hafsi, secrétaire générale de l'UNFA, ainsi que d'autres tentaient, plutôt mal que bien, de susciter l'enthousiasme de la salle, rivalisant en discours de soutien au chef de l'Etat, les convives se bousculaient pour atteindre la sortie. Il a suffi que le SG du FLN et le président de Taj terminent leurs interventions pour voir la salle, pleine quelques instants auparavant, se vider comme par enchantement. Les autres intervenants ont dû prêcher devant une salle clairsemée, voire vide, pour les derniers intervenants. Amar Saâdani, qui a donné le la à la rencontre, a entamé son discours par un hommage "appuyé" à Abdelaziz Bouteflika, "le moudjahid" qui "a consacré sa vie au service de l'Algérie". "Notre Président a tenu ses promesses", a encore dit le SG du FLN, rappelant que le pays était pris dans une spirale de violence, jusqu'à "l'arrivée de Bouteflika", grâce à qui, a-t-il enchaîné, "la paix est revenue". "Notre Président a libéré la presse, a jeté les jalons d'un Etat civil", a encore déclaré le chef du FLN, qui a tenu aussi à rendre hommage à l'armée et aux différents services de sécurité "qui veillent sur la sécurité des frontières". Il a appelé, au passage, les Algériens à soutenir l'ANP. Ce soutien est, selon lui, "un acte de citoyenneté", car le pays est menacé "de toutes parts". Pour Saâdani, la préservation de la paix et de la sécurité du pays ne passe que par "un soutien plus large au Président", invitant les présents "à placer leur confiance en leur Président". Même discours chez Amar Ghoul, chef de Taj, qui a renouvelé, à l'occasion, "son attachement au chef de l'Etat et à son projet". Sauf que le président de Taj a tenté de donner une autre dimension à la rencontre d'hier, pour la placer comme instrument politique "dédié exclusivement à l'Algérie". "Nous sommes là pour la sauvegarde du pays", a-t-il déclaré, ajoutant que le pays "a besoin de tous ses enfants pour rester debout". Dans une allusion à l'opposition qui s'est réunie au même moment à Mazafran, le responsable de Taj a souligné que l'initiative "n'exclut personne" et qu'elle n'est "dirigée contre aucune partie". Pour lui, elle est "un espace ouvert" où "peuvent s'exprimer toutes les tendances qui placent l'Algérie au-dessus de toute autre considération". À la fin des discours des deux responsables du FLN et de Taj, la tribune est laissée aux associations et autres partis qui n'ont pas pu convaincre l'assistance malgré des discours servis à la carte célébrant le chef de l'Etat, ses réalisations et son amour pour la patrie. Chez certains responsables de ces associations et partis, la langue de bois s'est mêlée à des attaques en règle contre l'opposition, allant jusqu'à l'accuser de "terrorisme politique", ou de servir des intérêts "étrangers et occultes". Sauf qu'au moment où les opposants au chef de l'Etat ont été pris à partie, les conviés au show d'hier préféraient dénicher un coin sous les palmiers en dehors de la salle, qui pour étancher sa soif, qui pour se soulager, loin du fatras que les Hafsi, Sahli, Allioui, Guettiche, entre autres, voulaient leur faire subir ! Mohamed Mouloudj