"Désormais, je veux plutôt penser au futur, et avec optimisme, et je suis prêt à aider mon pays dans n'importe quel secteur, notamment celui que j'avais déjà eu à gérer par le passé, en l'occurrence le secteur de l'énergie", a affirmé Chakib Khelil. Le cas Chakib Khelil est encore loin de livrer tous ses secrets. Après son retour le 17 mars dernier, qui avait soulevé moult interrogations, l'ancien ministre de l'Energie et des Mines a effectué, avant-hier, une visite dans une zaouïa, à Djelfa, avant d'enchaîner avec une interview, le même jour, à la chaîne Ennahar-TV. Une occasion, pour lui, d'évoquer, évidemment, son passé à la tête du département de l'énergie, un passage entaché de scandales qui ont éclaboussé, depuis 2010, la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach. Visiblement bien "briefé", il a fait montre d'un sang-froid exemplaire pour s'exprimer, lors de son passage télévisé, sur toutes ces affaires où, à tort ou à raison, il a été cité en sa qualité de premier responsable du secteur. À l'inverse de ses défenseurs, à leur tête le tonitruant SG du FLN, Amar Saâdani, qui a été, le premier, à avoir réclamé sa réhabilitation, Khelil refuse de se présenter en victime. Cela, quand bien même il avouerait avoir passé des moments "très difficiles" lorsque la justice s'est particulièrement intéressée à lui. Une justice dont il ne voudrait pas pour autant se venger aujourd'hui, lui qui préfère faire table rase du passé pour ne regarder que vers l'avenir. En ce sens qu'il se présente désormais comme un "sauveur", mettant en avant sa "grande disponibilité" pour servir le pays en ces temps de crise financière et économique. "Je suis comblé de revenir dans mon pays. Aujourd'hui, je ne vois pas l'intérêt de remuer le passé. D'abord, je ne suis détenteur d'aucune preuve sur personne (...) Ensuite, je pense qu'il ne sert à rien de revenir sur les affaires du passé. Désormais, je veux plutôt penser au futur, et avec optimisme, et je suis prêt à aider mon pays dans n'importe quel secteur, notamment celui que j'avais déjà eu à gérer par le passé, en l'occurrence le secteur de l'énergie", a répondu Khelil au journaliste d'Ennahar qui a tout tenté pour lui soutirer quelques confidences. En vain. Khelil poursuivra son discours comme si de rien n'était, car, selon lui, tout ce qui a été dit sur lui et sa famille ne serait qu'une "fabrication des médias". L'ancien ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a signé sa première déclaration médiatique, après une éclipse qui aura duré trois ans. Il avait, rappelons-le, quitté le pays en mars 2013, avant qu'un mandat d'arrêt ne soit émis contre lui et des membres de sa famille, en août de la même année, par le procureur général d'Alger. Son nom est cité dans l'affaire dite Sonatrach 2 de manière officielle. Une citation qui lui fait choisir un long exil. À son retour, il a été accueilli avec les honneurs à l'aéroport d'Oran. C'est le wali d'Oran qui l'a reçu au salon d'honneur, le 17 mars dernier. Choix sûrement délibéré, Chakib Khelil accorde sa première interview post-exil à la chaîne privée Ennahar-TV, cette même chaîne qui avait déjà eu "l'exclusivité" d'annoncer son retour et de filmer le protocole qui lui était réservé. C'est aussi cette chaîne qui suivra son "pèlerinage", dans la même journée du vendredi 1er avril, à la zaouïa de Si-M'hamed-Ben-Merzoug, du côté de Djelfa. Une activité cultuelle, aux desseins sans doute inavoués, à laquelle le revenant des USA ne nous a pas habitués... En évoquant plusieurs secteurs "économiques ou autres", pour reprendre son propos, Khelil vient ainsi, on ne peut mieux, conforter les supputations le donnant tantôt comme futur ministre de l'Energie, tantôt Premier ministre ou encore chef de cabinet de la Présidence, voire plus... Force est de constater que toutes les démarches entreprises ces derniers temps visent à baliser le terrain devant le retour et la réhabilitation de Khelil qui se trouve présenté comme un "cadre marginalisé", voire victime d'un complot. Pour quelle destinée ? F. A.