En dépit du froid et de la pluie, et surtout de la faim, les enseignants contractuels, qui sont actuellement bloqués au niveau de Boudouaou, à l'ouest de la wilaya de Boumerdès, restent plus que jamais déterminés à aller au bout de leur revendication, à savoir l'intégration et rien que l'intégration. Hier, vers midi, ils étaient plus de 500 enseignants vacataires à observer un sit-in à la sortie de la ville de Boudouaou, à proximité du quartier des 950-Logements. Leur détermination n'a pas fléchi, malgré l'échec des pourparlers entamés la veille avec Mme Benghabrit. Cette dernière, pour rappel, campe sur ses positions et ne souhaite nullement entendre parler d'intégration sans passer par un concours. Un des membres de la délégation reçue par la ministre de l'Education nationale dira à ce sujet : "Nous avons reçu un bon accueil de la part de Benghabrit, mais il n'en demeure pas moins qu'elle reste insensible à notre revendication", a-t-il déploré. Notre interlocuteur ajoutera que Mme Benghabrit est "très mal conseillée" par ses proches collaborateurs. "Lors de notre réunion, on a senti que la ministre souhaitait une issue favorable à cette situation, mais elle a été aussitôt dissuadée par ses collaborateurs", a-t-il affirmé. Le porte-parole de la Coordination nationale des enseignants contractuels, Saïdi Bachir, notera, quant à lui, que la "situation est grave", tout en déplorant le "manque de considération" de la tutelle à leur égard. "Depuis le début de notre mouvement, nous n'avons cessé de marteler que seule l'intégration sans condition peut nous satisfaire. Hier (dimanche, ndlr), la ministre nous parlait de bonification de notre expérience (...) C'est absurde !", s'est-il emporté. Ses camarades ont aussitôt scandé leur désormais slogan : "L'intégration ou la mort". Hier à la mi-journée, une dépêche APS faisant état de "menaces de licenciement" des enseignants grévistes, si ces derniers continuent à réclamer leur intégration sans passer par la case concours. "Voilà ce que nous répond Benghabrit. Elle veut nous virer, parce que nous réclamons nos droits", s'indignera Saïdi Bachir. Et d'ajouter sur un ton las : "Nous sommes déjà exclus par nos contrats de la honte (...) Nous n'avons pas peur de ses menaces et nous avons déjà menacé d'une démission collective", a-t-il indiqué. D'autres rétorquent que les seuls perdants, ce sont les élèves. "Ce sont les élèves qui n'auront plus d'enseignants pour terminer le programme (...) Avant de menacer à tout va, notre ministre devrait réfléchir à l'avenir des enfants", a-t-on souligné. Il y a lieu d'indiquer que ces professeurs ont entamé, depuis avant-hier, une grève de la faim collective pour protester contre la décision des autorités de les empêcher de marcher vers Alger. Une dizaine de cas d'anémie ont été déjà signalés, indique-t-on. RAMDANE B.