Les banques françaises, installées en Algérie depuis une quinzaine d'années, y enregistrent une forte progression de leur activité et de leur rentabilité. L'intérêt qu'elles portent au marché algérien s'est manifesté au cours des derniers mois par le voyage à Alger de leurs principaux dirigeants parisiens. Au mois de janvier dernier, c'est le président du conseil d'administration du groupe BNP Paribas, Jean Lemierre qui est venu inauguré le nouveau siège social de la filiale à Alger. Quatorze ans après sa création, la filiale algérienne du groupe français emploie 1 400 collaborateurs dans un réseau de 75 agences réunissant 200 000 clients sur le territoire national. La Société Générale n'est pas en reste et son PDG, M.Fréderic Oudéa, était, lui aussi, pour la première fois en Algérie en novembre 2015. Le DG de Société Générale affirmait que sa banque "est aujourd'hui le premier réseau privé en Algérie à la fois pour les entreprises et pour les particuliers". Un développement qui "n'est pas incompatible avec un renversement du business model de la banque". Les revenus de SGA comportent aujourd'hui "plus d'intérêt et moins de commissions dans une proportion de deux tiers pur un tiers" selon M.Oudéa. Ce qui est une façon pudique de dire que les activités de la banque, impactées par les "chocs réglementaires" des dernières années, s'éloignent du financement du commerce extérieur et s'appuient de plus en plus sur un modèle de banque universelle tournée vers le financement des entreprises et des particuliers. Une longueur d'avance pour le crédit consommation Côté financement des particuliers, les banques françaises ont depuis le début de l'année pris une longueur d'avance sur leur concurrentes grâce à leur réactivité plus grande en matière de mise en place du crédit à la consommation. Le PDG de BNP Paribas El Djazaïr, M. Pascal Fèvre relevait "un engouement pour la Renault Symbol" dès les premiers jours de la mise en place du nouveau crédit. "Nous avons conclu un partenariat avec Renault qui est notre partenaire au niveau mondial. Notre priorité est la Renault Symbol", a expliqué clairement le patron de la filiale algérienne du groupe bancaire. Deux mois après le début de l'opération on annonce dèjà "plusieurs centaines de dossiers ficelés" chez SGA tandis que les concurrents, publics notamment, n'ont pas encore démarré.