La signature du pacte d'actionnaires en vue de la réalisation d'une usine d'assemblage de véhicules particuliers Peugeot à Oran est prévue aujourd'hui à l'issue de la réunion du comité intergouvernemental de haut niveau algéro français. Le marché algérien occupe une bonne place dans le "Push to pass", le nouveau plan de développement de PSA (Peugeot-Citroën-DS), présenté mardi denier par le PDG du groupe, Carlos Tavares. Ce dernier a, à cette occasion, évoqué les discussions entre PSA et le gouvernement algérien pour l'installation d'une usine en Algérie. Les négociations autour de ce projet interviennent dans un contexte de crise dans le secteur automobile dan le pays. Cela, Tavares n'a pas manqué de le souligner. Et, il a eu cette phrase: "Nous discutons actuellement avec le gouvernement algérien l'implantation d'une entité de production en Algérie, devenue désormais un marché très fermé". Les pourparlers sont presque finalisés et il est attendu que la signature du pacte des associés de l'usine PSA, se fasse aujourd'hui, à la faveur de la réunion du Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français (CIHN). L'usine de PSA dont il est question devrait produire jusqu'à 100 000 véhicules par an, fabriquer "trois modèles de véhicules (la Peugeot 301, la Peugeot 208 et la Citroën C Elysée) et sortir de terre fin 2018-début 2019. À la différence de l'implantation industrielle Renault, le site PSA pourra exporter une partie de sa production. Il va commencer par un seuil minimaliste: 10% de la production sera destinée à l'export. Par ailleurs, des opérateurs algériens seront associés au projet, ils vont traiter avec des équipementiers étrangers pour produire de la pièce de rechange. Avec cette unité d'assemblage en Algérie, le Groupe PSA pousse les feux à l'international. Normal, il ne peut compter uniquement sur son fief européen, qui pèse presque 2/3 de ses ventes... parce qu'il y a crise sur le Vieux Continent, l'Europe se dirigeant tout droit vers une lente stagnation, voire pire, du marché automobile... Grâce au développement de son activité à l'international, il serait possible au constructeur français de réaliser 4 % de marge opérationnelle moyenne entre 2016 et 2018 et une hausse moyenne de 3,2 % du chiffre d'affaires sur la même période. Le Groupe compte également renouer avec le versement d'un dividende dès cette année, avec un taux de distribution de 25%. Le dernier dividende versé par PSA, 1,10 euro par action, remonte à 2011, pour l'exercice 2010, année précédant la grave crise financière qui a secoué le Groupe sochalien. L'Acte de signature dont il s'agit constitue, en fait, le fait marquant de la visite du Premier ministre français, Manuel Valls, à Alger. Valls est accompagné d'une dizaine de ministres, et d'une soixantaine de chefs d'entreprises. La délégation française n'a pas dans sa manche que le projet PSA. Des projets dans l'agroalimentaire, les services, la grande distribution, seront également discutés à l'occasion de cette visite et des contrats à la clé seront conclus par des entreprises hexagonales. Les sociétés françaises lorgnent ainsi le marché algérien, à la recherche de relais de croissance. Confinées autrefois dans des activités commerciales, elles s'intéressent davantage aujourd'hui à l'investissement productif dans des secteurs aussi stratégiques que la production pharmaceutique, les énergies renouvelables, la formation... Elles ont consenti deux milliards d'euros d'investissement. Elles consolident ainsi le bilatéral et établissent des perspectives d'avenir. Cela apporte de la valeur ajoutée, sous réserves que le pays arrive à proposer de réels projets de développement et de diversification économique. Cela est possible à condition que l'entente qui caractérise le bilatéral ne s'essouffle pas, car le partenariat, gagnant-gagnant, voulu par les deux partie, algérienne et française, c'est le long terme. Et, qu'il y ait rééquilibrage dans les échanges. Actuellement, l'Algérie perd plus d'argent qu'elle n'en gagne dans ses relations économique avec la France, parce que si on en exclut l'énergie, la balance commerciale tourne à l'avantage des Français. Y. S.