Résumé : Mostafa revint avec un cheikh. Ce dernier à qui il s'était confié pensait qu'elle était possédée par un djinn. Ni les encens brûlés ni les invocations ne ramèneront le calme en elle. Mostafa tenait plus que jamais à ce qu'elle guérisse... Le cheikh Abderrahmane reviendra tous les jours. Que Kamélia le veuille ou pas, qu'elle crie après eux ou pas, il restera devant l'entrée pendant des heures, à réciter les sourates permettant de chasser le djinn. Mostafa et Zaher restent près de lui. Le regard triste, Mostafa regardait sa femme aller et venir. Parfois elle claquait la porte comme si cela suffisait pour que le cheikh parte. -Je constate que vous ne recevez pas de visiteurs, fit-il remarquer au bout d'une semaine. Pas de cousines, pas de tantes ? -Elle ne s'entend avec personne, répondit Mostafa. Moi, je ne suis pas de la région. Je suis installé dans la maison héritée de ses défunts parents... Les miens sont morts depuis longtemps, bien avant la naissance de Zaher ! Je n'ai ni frère ni sœur à qui le confier ! Ma défunte mère avait eu d'autres enfants mais ils sont morts en bas âge ! Ils n'avaient pas résisté à la maladie ! -Qu'ils reposent en paix ! Incha Allah ta femme reviendra à la raison ! -Mostafa n'espérait rien d'autre. Il voulait pouvoir compter sur elle en cas de malheur. Mais vu son état, il devait se rendre à l'évidence qu'il ne devait rien attendre d'elle mais uniquement d'Allah. Il prie pour qu'Il soit clément avec eux et leur vienne en aide. Il était épuisé. Plus qu'il ne voulait l'admettre. Encore quelques jours à prier, à brûler de l'encens, du musc et procéder à la roqya mais le cheikh finit par accepter qu'elle est une cause perdue. -Je crois que c'est parce qu'elle ne prie pas que cela n'a aucun effet sur elle ! Si elle daignait m'écouter, elle ferait des invocations en entrant aux toilettes, quand elle va prendre une douche ! Si elle récitait les sourates Al-Ikhlas, Al-Falaq, An-Nas avant de dormir ainsi que ayat El Koursi, elle se porterait mieux ! Tout ce que je fais ne sert à rien ! J'en suis peiné mon fils ! Allah ghaleb ! Je donnerais encore de mon temps ! C'est comme un mal incurable ! -Oh non ! Ne nous abandonnez pas ! Depuis que vous avez commencé à la traiter, elle ne frappe plus le petit ! Même si elle crache son venin matin et soir, c'est déjà ça de gagné ! -Je suis heureux de l'entendre ! Si seulement elle m'écoutait et suivait mes conseils, elle serait vite débarrassée de ce djinn qui vous empoisonne la vie ! -Hélas, soupire Mostafa, très triste, je suis pris par le temps. Je vais devoir m'absenter deux ou trois jours... -Ses yeux s'emplissent de larmes en voyant le regard inquiet de son fils. Il ne méritait pas de vivre ce cauchemar sans fin ! (À suivre) A. K.