Résumé : Kamélia soupçonnait son mari d'avoir des maîtresses. Elle interrogea leur fils qui ne dit que la vérité. Ils allaient en forêt pour avoir un moment de paix... Lorsqu'il revint le lendemain, il était accompagné d'un vieux cheikh. Il lui avait parlé des sautes d'humeur terribles de sa femme, et ce dernier voulait la voir pour s'assurer qu'elle n'était pas hantée par un djinn. Dès qu'elle les vit arriver, elle rit. Zaher, assis dans le coin, se fait tout petit. De ses yeux d'enfant, il voyait son changement. Il avait suffi qu'elle voie son père pour qu'elle redevienne mauvaise et dure. Il pleurait en silence, essuyant ses larmes aussi discrètement que possible, pour qu'elle ne s'en prenne pas à lui. -Hamdoullah pour toi, il est revenu ! Mais il avait peur... Il revient avec un cheikh ! Qu'est-ce qu'il a été lui raconter ? Elle n'allait pas tarder à le savoir. Elle pouvait entendre le cheikh réciter des invocations pour chasser les djinns de la maison. Elle ouvrit grande la porte et les regarda d'un air mauvais. -Maintenant tu veux me faire passer pour une folle, une possédée ? Tu crois que je vais me laisser faire ? -Ce n'est pas elle qui parle, mais le djinn qui est en elle ! s'écrie le cheikh, avant de se mettre à implorer l'aide du Seigneur des cieux et de la terre. -Si tu crois que tes invocations vont me faire partir d'ici, tu te trompes ! -Le cheikh et Mostafa décidèrent de s'éloigner d'elle pour parler à voix basse. Elle tendit l'oreille mais ne comprit rien à ce qu'ils se disaient. -Votre femme est possédée. Le djinn a trouvé refuge en elle, car elle ne croit pas en Allah ! Depuis quand est-elle comme ça ? -Depuis des années, mais depuis qu'on est installés ici, ça a empiré ! Elle frappe le petit comme s'il n'était pas son fils ! Je sais qu'elle l'aime, mais quand elle le frappe, on dirait une marâtre qui lui en veut à mort ! -Son djinn ne va pas partir comme ça, dit le cheikh. Je vais employer les grands moyens ! Mais ni l'encens et le jaoui brûlés autour de la maison ni les invocations et les récitations de versets ne la ramèneront à la raison ! Kamélia est furieuse et elle n'hésite pas à balancer de l'eau dans l'entrée et parfois vers eux. -Va brûler en enfer ! lui crie Mostafa. Je n'en peux plus... -Wlidi, sois patient comme tu l'as supportée toutes ces années, dit le cheikh. C'est déjà chanceux que ce soit une eau propre ! Je vous propose de faire une roqya tous les deux et de mettre en audio certaines roqyas ! Elle doit écouter le Coran et tu surveilleras sa réaction ! Si elle se rebelle, c'est que ça agit ! Il se sait en danger -Allah nous vient en aide ! Quand je pense à mon fils, à son avenir, j'ai le cœur qui se déchire ! -Aie la foi mon fils ! On finira par arriver à bout de ce djinn maléfique, le rassure le cheikh. Mais je ne comprends pas pourquoi ses parents n'ont jamais pensé à la soigner ! De tout temps, les femmes ont eu recours à la sorcellerie pour avoir le dessus sur le mari, pour être aimées des leurs ! Toutes les femmes aiment connaître l'avenir, savoir qui leur veut du bien et qui leur en fait ! Je suis étonné que ta belle-mère de son vivant n'y ait pas songé ! Car, soit on va voir un derwiche soit un cheikh ! -Je ne peux pas répondre à la question, dit Mostafa. -Comment était-elle au début ? -Elle trouvait tout prétexte bon à la querelle, puis elle s'était mise à casser des objets, raconte Mostafa. Puis elle s'en prenait à nous ! -Un autre l'aurait répudiée, dit le cheikh. Je te découvre très patient avec elle ! -J'avoue que j'ai souvent pensé à la quitter, mais je n'ai pas eu le cœur à séparer mon fils de sa mère aussi mauvaise soit-elle ! Mis à part elle et moi, il n'a personne pour le protéger ! Je regrette de ne pas avoir pris les devants pour la soigner ! (À suivre) A. K.