L'organisation non gouvernementale de défense des droits de l'Homme, Human Rights Watch, a appelé l'Algérie à abolir la pénalisation de "la satire" et de "la critique pacifique" et à respecter le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, que le pays a ratifié en 1989. L'organisation est sortie de sa réserve après la prononciation d'un verdict par le tribunal de première instance de Tlemcen, condamnant Zoulikha Belarbi, militante de la Ligue algérienne des droits de l'Homme, pour diffamation envers le président de la République, à une amende de 100 000 DA. "Si le droit à la liberté d'expression consacré dans la Constitution récemment révisée a un sens, alors, l'Algérie devrait abolir les lois qui pénalisent la critique pacifique et la satire des fonctionnaires de l'Etat", a, en effet, déclaré Sarah Leah Whitson, directrice exécutive de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à HRW. Pour l'organisation de défense des droits de l'Homme, "sanctionner quelqu'un pour avoir critiqué pacifiquement ou ‘insulté' des fonctionnaires de l'Etat constitue une violation des normes internationales relatives à la liberté d'expression". Human Rights Watch note sur son portail électronique que de nombreuses dispositions du Code pénal algérien prévoient des peines d'emprisonnement pour l'expression pacifique. "Par exemple, précise-t-elle, la peine pour distribution, vente et exposition publique de tracts, bulletins ou dépliants à des fins de propagande qui peuvent nuire à l'intérêt national, ou leur possession à des fins de vente, de distribution ou d'exposition peut aller jusqu'à trois ans de prison." L'organisation ajoute que la peine prévue en cas de diffamation ou d'insulte du président de la République, du Parlement, de l'armée ou des institutions de l'Etat est d'un an de prison. Commentant les dispositions relatives aux cas de diffamation dans la nouvelle Constitution, l'organisation estime que ces lois aux "formulations très larges sont incompatibles avec la liberté d'expression telle que garantie par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques que l'Algérie a ratifié en 1989 et qu'elle est tenue de respecter". Pour rappel, Zoulikha Belarbi avait été arrêtée et poursuivie pour avoir publié sur son compte Facebook une photo retouchée à l'aide du logiciel Photoshop du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. H. Saïdani