Le ministre de l'Energie, Salah Khebri, a prévu, jeudi à Alger, une hausse progressive de la production nationale en hydrocarbures qui devrait atteindre 241 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) en 2020. "La baisse de la production en hydrocarbures est chose courante, mais les prix élevés des cours du pétrole sur les marchés internationaux avaient couvert ce recul", a précisé M. Khebri, cité par l'APS, qui répondait à une question orale d'un membre du Conseil de la nation sur la maintenance des gisements des hydrocarbures et gaz associé non utilisé. "La production de l'Algérie en hydrocarbures avait atteint en 2004, 225 millions TEP avant de s'établir à 233 millions TEP en 2007", a-t-il ajouté, précisant que "la production a chuté en 2008 pour frôler ses plus bas niveaux en 2013 avec 186,7 millions TEP, avant de reprendre sa tendance haussière". Selon l'office national des statistiques (ONS), la production des hydrocarbures enregistre une évolution négative de -3,1% en 2015 par rapport à l'année 2014 qui avait connu une hausse de 9,6%. Amorcée dès le premier trimestre de l'année, avec une variation de -7,1%, la tendance à la baisse s'est poursuivie jusqu'au dernier avec des taux plus ou moins similaires (respectivement -2%, -1,4% et -1,8%). La production du pétrole brut et gaz naturel enregistre une baisse de 2,9% en 2015 par rapport à l'année précédente. La variation relevée au second semestre (-1,8%) s'avère de moindre ampleur que celle du premier (-4,0%). Le ministre de l'Energie a annoncé que "la production du pétrole devra atteindre 197 millions TEP en 2016, 210 millions TEP en 2017, 215 millions TEP en 2018, 225 millions TEP en 2019 et 241 millions TEP en 2020, soit un niveau jamais atteint auparavant par l'Algérie". Toutes les mesures ont été prises en vue de booster la production à partir de l'année prochaine, a ajouté M. Khebri, soulignant que ces chiffres seraient atteints grâce aux investissements d'envergure inscrits dans l'actuel quinquennat estimés à 73,5 milliards de dollars. Il s'agit d'investissements qui seront menés par Sonatrach seule ou en partenariat avec des entreprises étrangères, précise le ministre. Le ministre a indiqué que les deux tiers des revenus de l'Algérie provenaient du gaz, à savoir le gaz sec ou les huiles extraites du gaz brut, comme le gaz de pétrole liquéfié (GPL) et les condensats, ce qui signifie que toute baisse de la production induirait une baisse des revenus. "La maintenance des gisements pétroliers effectuée régulièrement impacte la production au niveau de ces gisements, ce qui est tout à fait normal", a tenu à préciser le ministre, rappelant que les réserves pouvant être récupérées par les techniques actuelles demeurent importantes. 1 656 opérations d'un coût global de 730 millions de dollars ont été réalisées en 2015 au titre d'un programme annuel de maintenance, a affirmé M. Khebri. S'agissant de la quantité des gaz brûlés associés non utilisés, le ministre a affirmé que les gaz associés extraits des centres de production du pétrole étaient transférés vers les unités de traitement du gaz naturel à Hassi R'mel. Une fois traités, ces gaz sont utilisés dans la réhabilitation, l'injection et l'autoproduction au niveau des unités de production relevant de Sonatrach, ou même destinés à la vente. Le taux du gaz associé non utilisé a atteint 2% en 2015, a-t-il indiqué. Le ministre a fait savoir que le secteur œuvrait à la réduction de la quantité des gaz brûlés à moins de 1%. M. R.